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Assurance chômage : intérimaires et intermittents dans le viseur de la Cour des Comptes





Le 26 Novembre 2013, par

Des années que la Cour des Comptes dénonce le poids du système d'indemnisation des intermittents du spectacle sur le régime général de l'Assurance chômage. Les intérimaires aussi bénéficient d'avantages démesurés par rapport aux salariés en CDI et en CDD. Et pourtant, rien ne bouge.


L'on ne parle pas ici de quelques dizaines de millions d'euros (comme les 15 millions "offerts" aux bretons pour calmer la révolte des bonnets rouges, sans succès) ni de centaines de millions mais bien… de milliards.

Selon la Cour des comptes, en 2011 (les sages de la rue Cambon travaillent sur les données économiques réelles du passé, pour tirer des enseignements pour l'avenir)  la prise en charge des intermittents du spectacle et des intérimaires a coûté… 7 milliards d'euros. Soit, pour faire simple, la moitié du déficit du régime d'assurance chômage. Soit, pour faire simple également, la moitié des cotisations des salariés en CDD et en CDI qui servent à financer le chômage des intermittents et intérimaires...

La Cour des comptes ne tombe néanmoins pas dans le piège trop facile de conspuer les seuls intermittents, qui ne représentent qu'un seul milliard de déficit sur les sept milliards imputés au travailleurs intérimaires. Sauf que les intermittents sont un peu plus de 100 000 inscrits à Pôle Emploi, une partie de l'année, ce qui signifie qu'ils coûtent en moyenne 10 000 euros par an à l'assurance chômage. La cour des compte signale dans son rapport que "les intermittents quittent pour la plupart d'entre eux leur situation de travail quelques jours après avoir effectué le nombre de jours nécessaires pour être titulaires de doits et qu'ils retrouvent souvent une activité au moment où ils ont épuisé leur droits". Coup de chance, ou fraude organisée ? 

La Cour des comptes recommande de rendre la cotisation des employeurs de l'industrie du spectacle proportionnelle à leur recours au travail intermittent, afin de donner un avantage concurrentiel à terme à l'emploi durable.  De même, la Cour recommande d'aligner le système des intermittents sur celui des intérimaires, moins favorable.  A quelques mois des municipales, quand on se souvient que les intermittents ont perturbé à plusieurs reprises des festivals culturels et même la programmation des chaînes publiques, il y a fort à parier que le rapport de la Cour des Comptes risque de rester oublié dans un placard...





Jean-Baptiste Giraud
Jean-Baptiste Giraud est journaliste économique, passé par Radio France, BFM, LCI, TF1 et... En savoir plus sur cet auteur


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