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Philippe Demigné de Bertin Technologies (CNIM) : « Nous mettons l’accent sur la recherche appliquée»





Le 17 Décembre 2013, par La rédaction


Comment pilotez-vous la R&D en interne ? Êtes-vous organisés en pôles de compétences technologiques, en mode projet ?

Nous sommes organisés en département par métier : logiciels, systèmes, énergies et environnement… Nous fonctionnons donc selon des modes décentralisés. Chaque business-unit dispose de ses spécialités en termes de produits et d’expertises et gère sa propre R&D. De façon très pragmatique, chaque business-unit s’occupe de développer le partenariat avec l’industriel ou le partenaire, puis mène son programme de recherche, parfois de manière collaborative, et elle se charge ensuite de valoriser de façon industrielle le produit des recherches et les retombées. Mais nous disposons d’une direction scientifique chargée de définir une « stratégie scientifique » et d’assurer les partenariats. Elle est également en mesure de coordonner et d’animer des projets transverses, et de conseiller sur la gestion administrative des profils de salariés atypiques que sont nos experts et scientifiques. Mais la R&D, en tant que telle, reste pilotée par les business units, au sein desquelles chaque sujet se décline en gestion de projet, faisant ainsi appel à tous les corps de métiers nécessaires à la réalisation du produit.

Bertin Technologies est devenue un fournisseur de la défense sur plusieurs produits. Concernant la définition amont du besoin, comment travaillez-vous avec ce client particulier ?

A notre niveau, nous divisons le secteur Défense en deux mondes très différents : la France (avec le DGA) et l’export. Nous avons été très longtemps soutenus par la DGA et la Défense dans le développement de nos produits. Ce soutien se poursuit pour des produits spécifiques comme les équipements de détection de produits chimiques et d’armes chimiques, vendus actuellement en France comme à l’export pour des applications civiles et militaires. Dans la discussion que nous entretenons avec la DGA sur les besoins de la Défense, nous essayons toujours de conserver un tronc commun exportable, face à des demandes parfois trop spécifiques à la France.

La relation n’est pas du tout la même avec les clients export, pour lesquels nous réalisons au mieux des adaptations de nos produits qu’ils achètent sur étagères. Le tempo sur ce genre de marchés est particulier, puisqu’entre la marque d’intérêt et la commande, il peut s’écouler plusieurs années. Ce type de clients ne finance pas de R&D mais nous pouvons jouer de la référence France et nous appuyer sur notre expertise technologique pour nous démarquer de la concurrence et remporter des marchés. Ce fut notamment le cas en Pologne où nous affrontions pourtant un leader allemand du secteur.

Depuis 2008, vous êtes une filiale de CNIM, aux spécialités très étendues, mais touchant également à des domaines technologiquement pointus. Comment collaborez-vous avec la maison mère et les autres filiales du groupe, en termes de R&D ?

Cette acquisition du groupe a été motivée par des synergies industrielles et managériales et des complémentarités qui préexistaient avant le rachat, notamment dans le cas du Laser MégaJoule. Bertin Technologies est un sous-traitant historique de CNIM sur ce contrat : Bertin Technologies fournit des systèmes de mesure optique à CNIM, maitre d’œuvre d’une partie de la conception du LMJ. Cette collaboration maintenant ancienne a rapidement permis d’identifier des complémentarités, des domaines d’intérêts communs et des synergies commerciales. Tout cela faisait sens pour entrer dans le giron de CNIM.

Nos collaborations actuelles prennent la forme de cotraitance ou de sous-traitance d’une entreprise vis-à-vis de l’autre dans le domaine industriel, de mutualisation commerciale lors des salons Défense, ou encore de coordination en termes de RH et de SIC pour ce qui est des  logiques organisationnelles. Nous optimisons nos process, autant que faire se peut, en profitant de la logique de groupe.

Vous siégez au directoire de CNIM depuis 2009. Aux termes de ces 5 premières années, quel bilan tirez-vous de ce rapprochement ?

Pour Bertin Technologies, le bilan stratégique est très positif. Etre adossé à un groupe de l’envergure de CNIM permet de disposer commercialement parlant d’une force de frappe plus conséquente et d’une surface financière plus assurée. De plus CNIM a soutenu Bertin Technologies au niveau stratégique dans ses dernières acquisitions et dans son développement. Au niveau commercial et technique, le bilan est également positif, même si nous ne sommes pas parvenus au bout de ce que nous pouvons encore faire en termes de synergies. L’intégration de Bertin Technologies a été aussi positive pour le groupe CNIM en termes de création de valeur et de logique managériale et financière, étant donné que Bertin Technologies est une société bénéficiaire. A terme, nous espérons que des synergies renforcées nous permettront de remporter plus de grands contrats ensemble. Nous travaillons par exemple à nous positionner ensemble sur les futurs appels d’offre complémentaires pour le réacteur à fusion ITER. Nous ambitionnons également d’accélérer notre développement à l’international, en Chine ou à Singapour notamment.

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