Les entreprises sont-elles aussi des phobiques administratives ? Si l’on en croit le rapport de la Cour des comptes à ce sujet, les fraudes aux cotisations et le travail au noir représenteraient chaque année un manque à gagner de 20 à 25 milliards d’euros pour l’Etat, soit plus de 5 % au total des cotisations sociales prélevées en France sur le travail.
La Cour des comptes révèle à ce sujet que ce montant a plus que doublé depuis 2007. Signe que la crise et que le matraquage fiscal que subissent les entreprises poussent de plus en plus ces dernières à ne pas payer leurs cotisations. Au cas par cas, les secteurs les plus en difficulté sont évidemment ceux qui payent le moins. En tête, le bâtiment, réputé pour pratiquer allègrement le travail au noir, suivi par le commerce.
La Cour déplore à ce sujet l’absence de police fiscale pour lutter contre la fraudes aux cotisations sociales. En effet, l’Urssaf, bien que disposant d’enquêteurs, habilités à procéder à des contrôles, n’est pas en mesure d’augmenter ces vérifications, faute d’effectifs. Résultat, seulement un milliard d’euros ont été recouvrés en 2013, suite à des contrôles fiscaux, moins de 5 % des fraudes estimées.