L’annonce de la part de la ministre de l’Environnement, Barbara Hendricks, a fait l’effet d’une bombe : alors que la technique de fracturation hydraulique fait l’objet d’un moratoire depuis désormais deux ans outre-Rhin, une nouvelle législation pourrait voir le jour en 2015. But de la manœuvre : rendre la technique plus sûre à l’égard de l’environnement.
Le gouvernement allemand a de suite voulu calmer les tensions déclarant qu’il ne s’agissait pas d’un feu vert pour l’extraction du gaz de schiste, mais les écologistes y voient là clairement le début d’un travail allant en ce sens. Or le gaz de schiste est extrêmement polluant, autant au niveau des nappes phréatiques qu’au niveau des émissions de méthane dans l’atmosphère. Ce sont là les raisons principales de l’interdiction de cette technique en France, motivée par le principe de précaution.
Officiellement, la nouvelle législation ne devrait concerner que les forages de « tight gas », forages très profonds nécessitant cette technique pour atteindre les poches de gaz étanches sous la surface de la terre.
Mais une lettre du ministre de l’Economie Sigmar Gabriel adressé à la commission des finances du Bundestag et qui a fuité indiquerait que l’autorisation de l’extraction du gaz de schiste est bien un projet du gouvernement.
Selon le projet de loi, seules les zones humides protégées seraient exemptes de la possibilité d’utiliser la technique de fracturation hydraulique. Or celles-ci ne représentent que 14% du territoire allemand.