Le chiffre de 36,8 millions d’euros versé à Tom Enders, qui quittera Airbus ce 10 avril, a fait bondir. Dans Les Échos, Bruno Le Maire le ministre de l’Économie a estimé que la somme pouvait « porter atteinte à la réputation d’Airbus ». Calculée par le cabinet Proxinvest et dévoilée par Le Monde, il est vrai qu’elle impressionne. Notamment dans un contexte où les « gilets jaunes » arpentent toujours les rues avec comme revendication une meilleure répartition des richesses. Mais le constructeur aéronautique a tenu à défendre ses pratiques de rémunération.
Tom Enders va tout d’abord bénéficier d’une retraite de 900 000 euros par an. Calculée selon le droit allemand, cette retraite représente 60% de son salaire de base. Airbus a provisionné une somme sur vingt ans, soit l’espérance de vie d’un homme allemand (80 ans). À cela s’ajoute une clause de non-concurrence fixée à 3,2 millions d’euros sur douze mois, soit 266 000 euros par mois. Enfin, Tom Enders recevra le fruit d’actions qui lui ont été attribuées entre 2014 et 2017.
La valeur de ces actions oscillent entre 5 et 10 millions d’euros. Devant la controverse, le Medef a précisé qu’Airbus étant une société de droit néerlandais, elle n’avait pas à appliquer le code de bonne conduite Afep-Medef concernant la rémunération de ses dirigeants. Pas non plus de vote consultatif pour le montant du « package » de Tom Enders en assemblée générale.