Des découvertes inquiétantes
Le couvercle du réacteur normand, d'après le document en question, concentre à certains endroits deux fois plus de carbone que le maximum autorisé. Le couvercle est donc plus faible et moins apte à résister à de fortes pressions. Problème : c'est ce couvercle qui protège le coeur du réacteur et tout le combustible nucléaire.
"Ce qui nous a surpris, c'est que les gens d'Areva n'aient pas réagi devant une valeur anormale aussi élevée", raconte à l'hebdomadaire satirique, Sylvie Cadet-Mercier, responsable du suivi des nouveaux réacteurs à l'IRSN.
Les nouvelles cuves moins modernes que les anciennes
Le rapport fourni à l’ASN, l'agence de l'Autorité de sûreté nucléaire, révèle également que le nouvel EPR de Flamanville, n'est pas le fleuron de l’industrie nucléaire française qu'il se voulait être. Il est même moins moderne que certains des plus anciens réacteurs du pays. Areva utiliserait pour les calottes de cuve du réacteur numéro 3 du site une “technologie en régression technique par rapport à celles utilisées pour le parc en exploitation”.
Les réactions de l’ASN rapportées par le Canard enchaîné sont sévères. Une erreur “incompréhensible” et un intolérable manque de “professionalisme”. Et potentiellement coûteuse ! Mauvaise nouvelle, à l'heure où le budget prévisionnel du chantier a explosé, passant de 3,2 à 9 milliards d’euros. De son côté, Areva estime que le surplus de carbone est le résultat du “refroidissement des grands lingôts” et ajoute que “c’est la physique qui veut ça!”
« A la question de savoir s’il y a eu dissimulation, la réponse est catégoriquement non », conclut le porte-parole.