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Le principal taux directeur, en passant de 0,15% à 0,05%, rend quasiment l'argent « gratuit » pour les clients de la BCE, à savoir les banques. En la matière, et à moins de l'abaisser à 0%, il s'agit là de la dernière manœuvre conventionnelle que la Banque centrale peut s'autoriser. Ensuite, si les banques ne jouent pas le jeu (comme le leur reprochent les Français), la BCE entrera dans une zone grise : à l'instar de ses homologues américaine, japonaise et anglaise, elle commencera à acheter des titres de créances privées, alias ABS.
Ces titres sont des créances des banques. C'est une manière pour la BCE de donner de l'argent aux banques afin qu'elles le prêtent à leurs clients. Le crédit devrait donc être beaucoup plus facile, si du moins les banques cessent d'être frileuses. C'est aussi une manière pour la BCE de faire marcher la planche à billets, en déversant des flots d'argent frais dans les comptes des banques de la zone Euro.
Ce faisant, la BCE espère faire baisser le taux de change du dollar vis à vis de l'euro : c'est ce qui est en train de se passer puisque juste après les annonces de Mario Draghi, le cours de la monnaie unique a perdu 8% et est passé sous la barre des 1,30$. À ce rythme, la parité avec le dollar pourrait être atteinte dans les deux ans.