Les derniers résultats de l'entreprise montrent malheureusement que malgré ces efforts, le constructeur de Waterloo dans l'Ontario (Canada) n'en a pas terminé avec la crise existentielle. Sur le dernier exercice fiscal qui recouvre l'année 2013, l'entreprise accuse ainsi une perte monumentale de 5,9 milliards de dollars, contre 628 millions au précédent. Les revenus sont en chute à 6,8 milliards (soit 38%). John Chen, le patron fraîchement aux commandes du constructeur, se veut néanmoins optimiste : il vise le retour à l'équilibre pour cette année fiscale (2015), et la rentabilité pour 2016… deux objectifs ambitieux pour la société.
BlackBerry ne cesse de voir fondre sa base clients, qui se tournent majoritairement vers d'anciens modèles fonctionnant avec une version antérieure de la plateforme logicielle du constructeur. Signe des temps, ce dernier va relancer la carrière commerciale du Bold, un smartphone lancé en 2011 et qui intègre un clavier physique, au contraire de la grande majorité des mobiles actuels. Chen a d'ailleurs bien l'intention de poursuivre dans cette voie en misant sur ce périphérique, qui a fait le succès de l'entreprise. Mais peut-on revenir dans la course avec des technologies du passé, alors que le marché est si rapide ?
Dans une société dont les effectifs ont fondu de 40% l'an dernier (4 500 suppressions de postes), les ambitions ont néanmoins été fortement rabotées. BlackBerry ne souhaite plus que s'adresser à son coeur de cible (les professionnels), et s'est allié avec Foxconn, l'assembleur chinois de l'iPhone, pour produire ses prochains modèles - et lui laisser suffisamment de souplesse pour attaquer en solo les marchés émergents, derniers bastions pour BlackBerry.