Pour l'Institut national de la statistique, la courbe du chômage s'est bel et bien inversée fin 2013. L'INSEE, qui mesure le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), a annoncé un taux révisé à 9,8% pour la métropole (10,2% en comptant l'outre-mer) pour le quatrième trimestre de l'an dernier, soit une baisse de 0,1 point par-rapport au troisième trimestre. Jean-Marc Ayrault s'est félicité de cette divine surprise : « Le chômage est en train de reculer », souligne t-il, en particulier chez les jeunes avec 85 000 chômeurs de moins dans cette catégorie. Michel Sapin a lui compté 41 000 demandeurs d'emploi en moins durant les trois derniers mois de l'année dernière.
Plus restrictif dans ses calculs, l'INSEE a recensé 2,78 millions de demandeurs d'emploi sans activité, contre 3,31 millions pour Pôle Emploi. L'Institut prend en compte trois critères : ne pas avoir travaillé durant la semaine, rechercher activement un emploi et être disponible sous deux semaines. Le calcul du taux de chômage selon le BIT repose sur un sondage auprès de 110 000 personnes; cette mesure est d'ailleurs celle utilisée par les économistes pour comparer les taux de chômage pays par pays.
L'amélioration provient en particulier des jeunes (15-24 ans), dont le taux baisse de 1,1 point sur un trimestre et 2,6 points sur l'année. Il reste cependant bien du travail pour abaisser le taux de chômage de cette catégorie qui atteint les 22,8% au quatrième trimestre. De plus, les demandeurs d'emploi de catégorie A, c'est à dire sans aucune activité, a progressé de 190 000. Les seniors, découragés par la recherche d'emploi, sortent des statistiques, ce qui n'est évidemment pas un bon signe.
L'INSEE prévoit d'ailleurs une légère remontée au printemps, à l'instar d'autres organismes internationaux qui ne voient pas la situation s'améliorer sans apport de croissance.