Mais tout cela sera t-il suffisant pour espérer atteindre le déficit de 3% du PIB, pierre angulaire européenne ? Rien n'est moins sûr. Du côté de Bruxelles, on demande à voir — et pire encore, on n'y croit tout simplement pas.
La Commission européenne a refait ses comptes et pour l'exécutif de l'UE, la France devrait afficher un déficit de 3,8% cette année, puis de 3,4% en 2015. Pour 2014, c'est mieux que les prévisions du ministère de l'Économie (3,9%), mais pour l'année prochaine, c'est donc la soupe à la grimace. La France avait pourtant promis atteindre cet objectif en 2013, puis 2014, et maintenant 2015. Plusieurs pays y sont parvenus dans les temps, sans provoquer de crise particulière. Pourquoi pas l'Hexagone ?
Le hic, c'est que la prévision de croissance n'est pas aussi élevée à Bruxelles qu'elle l'est à Bercy. En France, les économistes ont calculé un taux de croissance de 1,7% en 2015, quand ceux de l'Union l'estiment à 1,2% seulement. Une différence ténue de 0,5 point, mais qui explique le dérapage des déficits publics… et un résultat de 3,4% pour l'année prochaine.
Néanmoins, il reste un petit espoir pour Paris : la Commission n'a pas pris en compte tous les éléments que le ministère pourra lui fournir, en particulier les détails sur le plan d'économies de 50 milliards.