Aux yeux de Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, le niveau de l’euro est « anormalement fort ». Il s’agit là d’un risque sérieux pour la reprise économique en Europe et en France, et qui représente une situation préjudiciable pour l’économie hexagonale qui souffre de son problème de compétitivité, alors que l’Italie et l’Espagne ont « fait les ajustements de leurs coûts de production », invoque t-il. Si la France ne doit pas attendre le rééquilibrage du taux de change euro/dollar pour régler son problème de compétitivité, ce dernier faciliterait la vie des exportateurs.
L’euro s’échange actuellement aux environs de 1,39$ pour 1 euro. Un niveau qui ne reflète pas l’activité des deux zones économiques alors que le dynamisme est clairement du côté des États-Unis. Cependant, il est plus facile d’invoquer une baisse du taux de change que de la réaliser en pratique, convient le gouverneur. Malgré des taux européens moins élevés que leurs équivalents américains, rien n’y fait, l’euro reste largement surévalué par-rapport au dollar.
Une situation qui ne pourra évoluer que si la BCE prend les choses en main, y compris en utilisant des méthodes non conventionnelles d’assouplissement de la monnaie. Mario Draghi, le patron de la Banque centrale européenne, ne s’est d’ailleurs pas montré hostile à ce type de mesures qui permettraient de plus d’éloigner le risque de déflation.