Les élus et les milieux économiques du Grand Ouest n’en peuvent plus d’attendre et sont très en colère contre l’Etat : cinq ans après l’abandon du projet de Notre-Dame des Landes, la nécessaire rénovation de l’aéroport historique de Nantes n’a toujours pas commencé. Contrairement au calendrier initialement prévu, l’Etat n’a pas encore désigné le futur concessionnaire qui sera chargé de financer et de réaliser le réaménagement et la modernisation des infrastructures.
« Le Grand Ouest cloué au sol » à cause de « l’inaction totale » de l’État
« Quatre ans après la signature du Contrat d’avenir, qui venait compenser l’abandon par l’Etat du projet de nouvel aéroport, rien n’a été entrepris pour satisfaire la principale mesure de ce contrat : la rénovation et la modernisation de l’aéroport Nantes-Atlantique, dont l’état des infrastructures (parkings, accueil voyageurs, pistes) est absolument indigne d’une région comme la nôtre », se désole ainsi la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais. « Le territoire est durablement affaibli par l’abandon de Notre-Dame-des-Landes et ne peut pas supporter plus longtemps d’être méprisé s’agissant d’un enjeu aussi déterminant pour son avenir », affirme -t-elle.
Dénonçant un « mauvais coup » de l’État, les organisations patronales sollicitent toujours une entrevue avec la Première ministre, Elisabeth Borne, « afin qu’elle clarifie ses intentions pour ce dossier stratégique ». Pour le Medef, la CPME, le club des Trente et l’association « Les Ailes pour l’Ouest », « le Grand Ouest reste cloué au sol ! » à cause de « l’inaction totale » de l’État. Arguant avoir « joué le jeu collectivement » et fait preuve de « patience et dialogue pendant cinq ans », les chefs d’entreprises de la région pressent aujourd’hui l’Etat « d’agir, de respecter ses engagements et de garantir des délais de modernisation rapide pour assurer la pérennité d’une infrastructure vitale pour les Pays de la Loire ». « Attendre, c’est prendre le risque d’obérer durablement notre développement économique. C’est prendre le risque du déclassement de l’ensemble du territoire. C’est aussi perdre un temps précieux dans la transition environnementale », dénoncent les patrons.
Un réaménagement urgent attendu désespérément
Depuis de nombreuses années, le constat est en effet largement partagé. L’aéroport de Nantes a besoin d’augmenter ses capacités, aujourd’hui insuffisantes pour une métropole de cette taille, comme en témoignent les pics de congestion et de saturation déjà constatés. Et les prévisions de trafic sont clairement à la hausse : « 10,7 millions de passagers et environ 77.000 vols par an à l’horizon 2040, contre 7,2 millions de passagers et 63.000 vols en 2019 » selon les estimations de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Nantes-Atlantique est aussi un aéroport vétuste qui a clairement besoin d’être modernisé pour atteindre une qualité de service conforme aux standards actuels. Il a aussi besoin d’investissement pour assurer sa transition environnementale (bornes de recharge électrique, centrale photovoltaïque, parkings silos, etc.), et aussi pour réduire la pollution sonore qui gêne considérablement le voisinage.
Les conséquences de ce manque sont loin d’être négligeables. Selon une étude commandée par la Région, la plateforme sera totalement saturée à l’horizon 2030 et, à défaut d’une desserte aéroportuaire adaptée, le coût d’une telle défaillance pour le développement économique des Pays de la Loire s’évaluerait à une perte de 1% du PIB national... « Pourquoi l’État refuse-t-il d’attribuer la nouvelle concession ? Pourquoi n’a-t-il pas exigé la mise en œuvre des premiers travaux de rénovation ? », a demandé Christelle Morançais à Elisabeth Borne. Selon la présidente de la Région, suite à cette interpellation, la Première ministre se serait engagée à « clarifier la position de l’État » et à « présenter rapidement un calendrier des travaux de modernisation de l’aéroport ».
Il serait temps en effet. Comme le souligne un éditorial de France Inter, « si cette affaire traînait encore, laisser un aéroport se dégrader, faire le mort, ne pas tenir ses engagements, considérer au fond que les Nantais n’ont qu’à passer par Paris pour aller où ils veulent, ce serait témoigner d’un mépris typiquement parisien pour les Régions et ce qu’elles souhaitent ». D’autant que si l’économie régionale ne peut toujours pas bénéficier d’un réaménagement qui se fait encore attendre, de son côté, l’Etat, dans une totale passivité, ne se prive pas d’engranger près de 200 millions d’euros d’impôts et de redevances, ponctionnés sur une concession mal en point par sa faute. En effet, alors qu’il entrave tout réaménagement et empêche le développement de la plateforme, l’Etat prélève les lourdes taxes auxquelles il soumet les entreprises sur une infrastructure qui ne dégage, contractuellement, aucun bénéfice. De tels montants ainsi versés interrogent d’autant plus si l’on pense qu’ils servent à payer les frais devenus exorbitants d’une procédure que l’Etat ne fait que retarder. Il devient urgent que l’Etat cesse de ponctionner une ressource utile au futur réaménagement pour boucher le tonneau des Danaïdes de l’incurie administrative.
« Le Grand Ouest cloué au sol » à cause de « l’inaction totale » de l’État
« Quatre ans après la signature du Contrat d’avenir, qui venait compenser l’abandon par l’Etat du projet de nouvel aéroport, rien n’a été entrepris pour satisfaire la principale mesure de ce contrat : la rénovation et la modernisation de l’aéroport Nantes-Atlantique, dont l’état des infrastructures (parkings, accueil voyageurs, pistes) est absolument indigne d’une région comme la nôtre », se désole ainsi la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais. « Le territoire est durablement affaibli par l’abandon de Notre-Dame-des-Landes et ne peut pas supporter plus longtemps d’être méprisé s’agissant d’un enjeu aussi déterminant pour son avenir », affirme -t-elle.
Dénonçant un « mauvais coup » de l’État, les organisations patronales sollicitent toujours une entrevue avec la Première ministre, Elisabeth Borne, « afin qu’elle clarifie ses intentions pour ce dossier stratégique ». Pour le Medef, la CPME, le club des Trente et l’association « Les Ailes pour l’Ouest », « le Grand Ouest reste cloué au sol ! » à cause de « l’inaction totale » de l’État. Arguant avoir « joué le jeu collectivement » et fait preuve de « patience et dialogue pendant cinq ans », les chefs d’entreprises de la région pressent aujourd’hui l’Etat « d’agir, de respecter ses engagements et de garantir des délais de modernisation rapide pour assurer la pérennité d’une infrastructure vitale pour les Pays de la Loire ». « Attendre, c’est prendre le risque d’obérer durablement notre développement économique. C’est prendre le risque du déclassement de l’ensemble du territoire. C’est aussi perdre un temps précieux dans la transition environnementale », dénoncent les patrons.
Un réaménagement urgent attendu désespérément
Depuis de nombreuses années, le constat est en effet largement partagé. L’aéroport de Nantes a besoin d’augmenter ses capacités, aujourd’hui insuffisantes pour une métropole de cette taille, comme en témoignent les pics de congestion et de saturation déjà constatés. Et les prévisions de trafic sont clairement à la hausse : « 10,7 millions de passagers et environ 77.000 vols par an à l’horizon 2040, contre 7,2 millions de passagers et 63.000 vols en 2019 » selon les estimations de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Nantes-Atlantique est aussi un aéroport vétuste qui a clairement besoin d’être modernisé pour atteindre une qualité de service conforme aux standards actuels. Il a aussi besoin d’investissement pour assurer sa transition environnementale (bornes de recharge électrique, centrale photovoltaïque, parkings silos, etc.), et aussi pour réduire la pollution sonore qui gêne considérablement le voisinage.
Les conséquences de ce manque sont loin d’être négligeables. Selon une étude commandée par la Région, la plateforme sera totalement saturée à l’horizon 2030 et, à défaut d’une desserte aéroportuaire adaptée, le coût d’une telle défaillance pour le développement économique des Pays de la Loire s’évaluerait à une perte de 1% du PIB national... « Pourquoi l’État refuse-t-il d’attribuer la nouvelle concession ? Pourquoi n’a-t-il pas exigé la mise en œuvre des premiers travaux de rénovation ? », a demandé Christelle Morançais à Elisabeth Borne. Selon la présidente de la Région, suite à cette interpellation, la Première ministre se serait engagée à « clarifier la position de l’État » et à « présenter rapidement un calendrier des travaux de modernisation de l’aéroport ».
Il serait temps en effet. Comme le souligne un éditorial de France Inter, « si cette affaire traînait encore, laisser un aéroport se dégrader, faire le mort, ne pas tenir ses engagements, considérer au fond que les Nantais n’ont qu’à passer par Paris pour aller où ils veulent, ce serait témoigner d’un mépris typiquement parisien pour les Régions et ce qu’elles souhaitent ». D’autant que si l’économie régionale ne peut toujours pas bénéficier d’un réaménagement qui se fait encore attendre, de son côté, l’Etat, dans une totale passivité, ne se prive pas d’engranger près de 200 millions d’euros d’impôts et de redevances, ponctionnés sur une concession mal en point par sa faute. En effet, alors qu’il entrave tout réaménagement et empêche le développement de la plateforme, l’Etat prélève les lourdes taxes auxquelles il soumet les entreprises sur une infrastructure qui ne dégage, contractuellement, aucun bénéfice. De tels montants ainsi versés interrogent d’autant plus si l’on pense qu’ils servent à payer les frais devenus exorbitants d’une procédure que l’Etat ne fait que retarder. Il devient urgent que l’Etat cesse de ponctionner une ressource utile au futur réaménagement pour boucher le tonneau des Danaïdes de l’incurie administrative.