
En présence du prince héritier au trône d'Espagne, Felipe, du ministre de la Défense français, Jean-Yves Le Drian et de Tom Enders, le patron d'EADS qui a développé l'appareil, la livraison du premier A400M sera célébrée dans l'usine Airbus. Mais une fois celle-ci terminée, les négociations vont reprendre entre le ministère de la Défense, EADS et les pays partenaires du programme. Car la France pourrait ne pas honorer sa commande.
Le programme de l'A400M a mobilisé de très grands moyens, en faisant un des programmes militaires européens les plus chers. Le budget initialement prévu en 2003 par les sept pays partenaires (France, Allemagne, Turquie, Belgique, Royaume-Uni, Luxembourg et Espagne) était de 20 milliards d'euros. Mais en 2010 des problèmes de développement ont entraîné une renégociation qui a ajouté 5,2 milliards d'euros au programme.
La France avait alors commandé 50 appareils à EADS dans le contrat signé via l'Occar, l'Organisation conjointe de collaboration en matière d'armement. Mais cette commande avait été faite avant la crise économique et, depuis, le budget de la défense a été réduit ce qui met le gouvernement français en difficulté. 35 appareils devraient être livrés à la France en 2019 mais la loi de programmation militaire n'en prévoit que 15. Une renégociation du contrat s'impose.
Le problème vient du fait que le contrat n'est pas uniquement entre EADS et la France mais qu'il concerne aussi les six autres pays du programme qui ont, par la force des choses, leur mot à dire, étant eux aussi confrontés à des problèmes budgétaires liés à la crise économique. La négociation s'annonce donc difficile pour le gouvernement qui a déjà annoncé que son but est de réussir à avoir le moins de pénalités possibles. Une mission particulièrement ardue alors même que le contrat laisse très peu de marges de manœuvre aux signataires.