Les quatre plus importantes banques françaises ont cumulé 15 milliards d'euros de résultat net en 2013. Les volumes sont évidemment différents selon les établissements : le Crédit Agricole a généré un résultat de 5,14 milliards, BNP Paribas 4,8 milliards, BPCE 2,79 milliards, et la Société Générale 2,18 milliards. Ces chiffres démontrent que les crises financière et économique sont désormais du passé. Preuve en est la bonne santé du Crédit Agricole, qui a pourtant connu en 2012 une perte de 3,8 milliards d'euros - l'établissement avait alors souffert de plein fouet de sa participation dans la banque grecque Emporiki.
Ces mauvais souvenirs sont désormais derrière les banques, qui peuvent se tourner vers l'avenir avec des bilans restructurés et des bases plus solides. Néanmoins, cet assainissement du secteur se réalise au détriment des actionnaires. Le ROE (Return on equity) est bien inférieur en 2013. La Société Générale affiche ainsi un ROE de 4,4%, contre 20,8% en 2007. Le Crédit Agricole ne propose plus que 5,9%, au lieu des 11,9% de 2007.
Les banques françaises ont dû faire une croix sur leurs modèles de croissance très risqués mais aussi très rentables. Avec la crise des subprimes puis celle de l'euro, les établissements ont subi une forte régulation, sans compter le désendettement orchestré par les États dans leurs comptes. Les banques sont revenus à leur coeur de métier, à savoir le financement des entreprises et des particuliers, ce qui en période de difficultés économiques, n'offre pas une rentabilité aussi forte. Les prévisions de ROE paraissent donc, à cet égard, difficiles à atteindre (la Société Générale prévoit 10% pour 2015).
Les banques européennes n'en ont d'ailleurs pas terminé avec la régulation. Les stress tests que feront passer la Banque centrale européenne cet automne devraient démontrer que plusieurs établissements restent fragiles. Un projet de directive de Michel Barnier, commissaire au Marché intérieur et aux Services, compte aussi sérieusement resserrer la supervision bancaire.