Malgré ses efforts, en avril 2014 Martin Bouygues n’avait pas réussi à mettre la main sur son concurrent SFR mis en vente par Vivendi. Le groupe français avait en effet préféré l’offre du câblo-opérateur Numericable, détenu par la holding luxembourgeoise Altice de Patrick Drahi. Une décision qui n’avait, à l’époque, que très peu plu au gouvernement.
Bouygues Telecom a donc commencé à se tourner vers d’autres options et, surtout, a changé de camp. De potentiel acheteur, l’opérateur est devenu l’entité à acheter. Et selon Reuters, qui cite des sources proches d’Orange, l’opérateur historique serait intéressé par un rapprochement entre les deux entreprises des télécoms.
Les discussions ne seraient qu’à leur début mais ce qui est sûr est qu’Orange a déjà trouvé les banques qui devraient s’occuper du dossier préliminaire : la banque Lazard et Crédit Suisse. Un montant théorique pour l’opération aurait également été annoncé : le rachat pourrait représenter plus de 6 milliards d’euros. De son côté, sur le dossier, Bouygues Telecom aurait mandaté la banque d’affaires Rotschild.
Toutefois, rien n’est encore sûr et, selon les sources de Reuters, « les deux parties ne négocient pas activement pour le moment » tout en concédant que « les discussions sont toutefois réelles ». Réelles, certes, mais elles pourraient ne déboucher sur rien.
Ce qui intéresse Orange, sans doute, c’est le réseau 4G de Bouygues Telecom, le plus déployé de France. Bouygues avait pu déployer rapidement son réseau pour le très haut débit mobile après avoir obtenu de l’Arcep, le régulateur des télécoms, l’autorisation de recycler la bande de fréquences de 800Mhz, initialement destinée à la 2G aujourd’hui désuète, en bande de fréquences pour la 4G.