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Portrait d'Artiste : Entretien avec Mireille Blanc





Le 16 Mars 2021, par Bertrand Coty

Représentée à Paris par la galerie Anne - Sarah Bénichou, Mireille Blanc est une artiste-peintre française qui travaille sur l'aspect énigmatique des sujets qu'elle rencontre. Partant de photographies personnelles ou collectées qu'elle choisit avec une grande part d'intuition, elle s'intéresse aux détails de fabrication de l'image en retravaillant les clichés, pour mener vers un entre-deux entre abstraction et repères mémoriels.


Photo : Vincent Ferrané
Photo : Vincent Ferrané
Comment s’est révélé votre lien à l’Art ? Une rencontre ? Une révélation ? 

Je suis née en 1985, j’ai grandi en Lorraine. À 17 ans, je suis entrée aux Beaux-Arts de Nancy où j’y ai découvert l’Art – jusque-là mon lien à l’Art était dans le ‘faire’, puisque je dessinais beaucoup, sans être familière des musées ou des expositions, loin de l’art contemporain.

Après trois ans à Nancy, j’ai intégré les Beaux-Arts de Paris, l’atelier du peintre Philippe Cognée, où j’ai rencontré mes amis-peintres, avec qui l’échange est, toujours aujourd’hui, essentiel ! Puis j’ai obtenu mon diplôme en 2009. Les quelques mois passés à Londres, en 2007, à la Slade School of Fine Arts, ont aussi été déterminants dans mon parcours, par la découverte d’une autre scène, et une manière plus décomplexée de peindre…

Quel est le rôle de l’artiste selon vous ? 

Le rôle de l’artiste est, pour moi, de révéler, de donner à voir autrement, dans un rapport sensible au monde. Il engage une forme de retrait, mais aussi de résistance. Il est difficile de circonscrire un rôle, la pratique artistique étant avant tout intuitive et de l’ordre de la nécessité.

Chemisier, 2020, huile et spray sur toile, 95 x 110 cm / courtesy galerie Anne-Sarah Bénichou
Chemisier, 2020, huile et spray sur toile, 95 x 110 cm / courtesy galerie Anne-Sarah Bénichou
Où puisez-vous votre inspiration ?  Peut-on parler de « périodes » dans votre travail ?

Je suis fascinée par l’étrangeté du réel, quand le familier, le banal, le quotidien surgit d’une manière autre, nouvelle, et que cela perturbe le regard. Dans mon travail, j’essaie de faire apparaître l’énigmatique présence des choses, jusqu’à tendre vers une certaine forme d’abstraction.

Mon travail vient de la rencontre avec un objet ou une photographie déjà existante. Le sujet s’impose à moi. Je photographie alors cet objet, ou cette photo, puis je retravaille cette ‘image source’.

Dans ma peinture, je tiens à ce qu’il y ait une retenue des images, que tout ne se livre pas immédiatement. Pour moi c’est un des enjeux de la peinture : le temps de la montée à la vue. Ce temps spécifique à la peinture elle-même… Parfois les choses restent incertaines, peinent parfois à émerger.

Je regarde énormément de peintures, beaucoup d’artistes m’inspirent et m’intéressent, me nourrissent.
Depuis une dizaine d’années, mon travail évolue, mais sans rupture brutale, mes recherches et préoccupations restent les mêmes, je ne parlerais donc pas de « périodes »…

 

Mireille Blanc by Vincent Ferrané. Visitor. Éditions Librayman 2018
Mireille Blanc by Vincent Ferrané. Visitor. Éditions Librayman 2018
Pouvez-vous nous décrire votre atelier ? 

Mon atelier est situé chez moi, c’est une pièce de ma maison, d’une quarantaine de mètres carrés, avec un stockage au-dessus. Il est très lumineux et calme. J’aime la solitude de l’atelier. Mon chien y dort quand j’y travaille, des images sources sont accrochées sur les murs, ‘décantent’ en quelque sorte, et les toiles tout juste finies sont agrafées au mur, avant d’être montées sur châssis.


 

Motifs, 2020, huile et spray sur toile, 100 x 70 cm / courtesy galerie Anne-Sarah Bénichou
Motifs, 2020, huile et spray sur toile, 100 x 70 cm / courtesy galerie Anne-Sarah Bénichou
Quelles sont les dernières et principales expositions où vous avez présenté vos œuvres ? 

Ces dernières années j’ai exposé mon travail au FRAC Auvergne à Clermont-Ferrand (2018), à la Maison des Arts de Grand-Quevilly (2018) - mes deux premières expositions personnelles en institutions - à la galerie The Pill à Istanbul (2019), et à la galerie Anne-Sarah Bénichou à Paris (2020) - ces deux galeries représentent aujourd’hui mon travail.
 
Ma prochaine exposition personnelle (repoussée) ouvrira en 2021 à l’Espace d’art contemporain Camille Lambert, à Juvisy-sur-Orge, et je travaille sur plusieurs expositions collectives à venir, en centres d’art et en galeries.
 
Remerciement à Mireille Blanc et à la Galerie Anne-Sarah Bénichou
 

 

Zeppelin, 2020, huile et spray sur toile, 28 x 40 cm /  courtesy galerie Anne-Sarah Bénichou
Zeppelin, 2020, huile et spray sur toile, 28 x 40 cm / courtesy galerie Anne-Sarah Bénichou


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