Un débat relancé
De fait, les arguments s’opposant à la fin du jour de repos sont surtout symboliques, et semblent ne peser pas lourd face à la volée d’arguments de tous poils en faveur de l’instauration de cette nouvelle journée de travail. D’abord, il y a l’argumentaire traditionnel, reposant sur la sacralité du dimanche et de sa qualité de jour de repos, privilégiant nécessairement la vie de famille, et propre à toute la nation. Les syndicats eux-mêmes naviguent entre deux eaux, puisque le dimanche non chômé est également une opportunité pour l’emploi, tout en étant l’objet d’éventuels abus salariaux. Mais de très nombreuses dérogations existent déjà pour aménager le travail dominical : commerce de détail (alimentaire ou non) jusqu’à 13h depuis 2009, grandes surfaces dans les zones urbaines denses en métropoles (comme à Paris, Marseille ou Lyon), zones touristiques, etc… L’exemple récent des enseignes de bricolage a mis en exergue les avantages concurrentiels asymétriques que peuvent procurer le travail dominical à certaines enseignes par rapport à d’autre. Faut-il pour autant faire du dimanche un jour de travail comme un autre ?
La fin d’une hypocrisie ?
Il parait difficile de faire du dimanche un jour comme un autre, en particulier en France. Mais l’exemple de voisins européens également de culture catholique, comme l’Italie ou l’Espagne, prouve qu’un aménagement et qu’une entente entre repos, rémunération et respect des conditions est possible. En outre, il semble que la solution la plus probable serait d’accorder aux enseignes d’ouvrir par exemple d’ouvrir une vingtaine de dimanche dans l’année, moyennant une majoration des salaires. De plus, l’ouverture dominicales de certains commerces, notamment dans les zones particulièrement touristiques serait, en plus de la création nécessaire d’emplois, un sérieux coup de pouce donné à la compétitivité du pays, qui en a sans actuellement bien besoin, notamment vis-à-vis du commerce sur internet, et un signal fort envoyé à l’international. De facto, l’opportunité donnée à certains commerces de travailler le dimanche, même si elle comporte des risques de dérives et met potentiellement en difficulté les petits commerces spécialisés, mettrait un terme à un certain nombre d’inégalités entre grands acteurs commerciaux, tout en permettant d'en finir avec une certaine hypocrisie.