Journal de l'économie

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Quels sont les signaux faibles de l’IA et ce qu’il en sort





Le 1 Juin 2023, par Philippe Cahen

La peur est mauvaise conseillère, elle est aussi un outil des conservatismes. La preuve par les signaux faibles de l’IA, de ChatGPT


Image Pixabay
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L’expression « intelligence artificielle » me gêne.

L’expression « intelligence artificielle » aurait été créée lors d’un atelier du MIT en 1956 par John Mc Carthy, mathématicien. Pour Le Robert, l’intelligence est 1. La faculté de connaitre et comprendre, 2. L’ensemble des facultés mentales ayant pour but la connaissance conceptuelle et rationnelle.

Or l’intelligence artificielle est à l’origine (Russel et Norvig) « un ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine ». On est loin de connaitre et comprendre.

Aujourd’hui on dit qu’elle remplacerait l’intelligence humaine. Elle limite, mais ne la remplace pas. Par dérision, j’affirme que face à l’intelligence artificielle, il y a la bêtise humaine… irremplaçable. Pour preuve, de nombreuses découvertes sont nées d’erreur humaines !
L’expression n’est pas bonne, mais plait aux Français.

Le mot intelligence fait partie de ces mots utilisés à tort et à travers : une réponse intelligente, une ville intelligente, un objet intelligent… Dès que le mot intelligent est présent, le sujet est plus positif.

Chaque ‘trois’ ans, le numérique se révolutionne

Et ces révolutions n’échappent pas aux signaux faibles…
Le Cloud est né en 2006.
Vers 2012, le mot clé du sujet était la data.
En 2015, le mot clé confirmé est pétaflop pour désigner la puissance de calcul des machines.
2018 est créateur de l’IA d’aujourd’hui que l’on devrait appeler IA générative, GenAI en anglais. La GenAI génère du texte, des images, du son ou autres selon les invitations reçues.

Cette GenAI va très vite en développement par des machines de plus en plus puissantes et par le deep learning (2012), des machines autoapprenantes.

En janvier 2021, OpenAI dévoile Dall-E, un générateur d’images et en novembre 2022, OpenAI dévoile un générateur de texte, ChatGPT qui a fait forte sensation.

Deux nouvelles révolutions sont attendues dans le numérique, le quantique qui sera une accélération gigantesque de la puissance de l’informatique actuelle dans laquelle la France est bien placée, et l’archivage numérique dans l’ADN en modifiant considérablement à la baisse la consommation de silicium et d’énergie des data centers.

La peur des nouvelles techniques

Ces nouvelles techniques ont leurs opposants comme Platon et Socrate face à l’écriture, d’autres face à l’imprimerie, d’autres encore face à la machine à vapeur, au disque, au train, à l’électricité, etc.
Chacun en place pense que son métier ou sa création va disparaitre du fait de la nouvelle technologie. L’écriture a multiplié les échanges, l’imprimerie a développé les savoirs, le disque a répandu la connaissance de la musique.

Chacun a développé une nouvelle économie.

Si l’on considère Internet et ce que l’on appelait l’économie de la connaissance, on imaginait la disparition du livre : il s’en édite chaque année de plus en plus : 50 000 à 70 000 par an en France, y compris les livres auto-édités, c’est-à-dire un maximum de 191 livres par jour. 191 nouveaux livres chaque jour. On ne peut plus fonctionner sans Internet.

Les nouvelles technologies sont comme l’immigration (curieux parallèle, mais tellement vrai), elles font peur aux positions acquises. Diffuser la peur de perte d’emploi touche à l’émotion. Convaincre des possibilités futures qui touche au rationnel. L’émotionnel l’emporte spontanément sur le rationnel.

Pourtant nous mesurons très régulièrement le QI, quotient intellectuel… et rationnel, très rarement le QE, le quotient émotionnel qui est déterminant dans le mangement d’aujourd’hui.

GenAI : une nouvelle économie

La GenAI va multiplier et enrichir les possibilités créatives, limiter les tâches secondaires des métiers. Elle va créer une nouvelle économie, notamment ceux qui entrent la donnée dans GenAI ou la contrôlent, ceux qui en tirent des conclusions, ceux qui utilisent GenAI dans leur travail et ceux qui n’en ont pas besoin.

Le problème est plus l’absence relative de l’Europe.

Ce qui compte est l’enseignement de la nouvelle technologie et s’assurer de la saine concurrence des développeurs. La France travaille plus sur la régulation, que sur la création. Il fut un temps où l’on disait : ils ont Google, on a la CNIL. Cela ne change pas. Cela se renforce.

Ah j’oublie : le métavers

L’imagination créée par ces univers parallèles est du domaine de la fiction. Et l’idée en soi est très riche. J’imagine que les images créées par les acteurs des jeux vidéo auront une richesse potentielle de premier ordre pour rendre le métavers le plus riche. Reste que les lunettes de réalité virtuelle, d’énormes prothèses, ne sont pas encore abouties.

L’un des développements de ce marché pourrait être le tourisme, nous verrons dans le futur la limitation du tourisme. La visite de lieux par le métavers sera un nouveau marché.
 
Pour ceux qui ont connu les sténodactylos, ces dames (oui, pas d’hommes ou si rares…) peuplaient les bureaux des cadres il y a encore 40 ans. Aujourd’hui, elles ont disparu (je parle bien des sténodactylos, pas des secrétaires…). Pas de manifestation la boule à bout de bras : « rendez-moi mon IBM à boule !!! ». De nouveaux métiers sont apparus…
 

Je repars en plongée…

Philippe Cahen
Prospectiviste
Prochain livre, juin 2023 : « Le chaos de la prospective et comment s’en sortir », éd. Kawa


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