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L’État avait ainsi promis des aides publiques à hauteur de 440 millions d’euros, qu’un tribunal européen a jugé illégales. De fait, la SNCM ne peut rembourser la somme, alors que la société est déjà déficitaire. Devant les difficultés, les marins sont en grève depuis deux semaines, ce qui ne contribue pas à éclaircir l’horizon : pas de bateaux qui circulent en ce début de période estivale, c’est autant de revenus en moins dans des caisses déjà vides (la perte sèche est estimée à 10 millions d’euros).
L’État a une solution : placer l’entreprise en redressement judiciaire, puis faire renaître la SNCM sous un nouveau nom. L’objectif est simple, il s’agit d’effacer d’un trait de plume les dettes de la société pour repartir à neuf. Les sous-traitants et les clients de la SNCM risquent de ne pas apprécier, mais il en va aussi de l’emploi au sein de l’entreprise de transport…
Les salariés en grève ne l’entendent pas de cette oreille. Ils accusent Frédéric Cuvillier, secrétaire d’État aux transports, de « mentir » et de pousser l’entreprise à la faillite. « La voie du redressement judiciaire est le seul moyen pour redonner une avenir à la SNCM », martèle t-il. L’État a pourtant son mot à dire : il détient 25% du capital de la compagnie.