Selon un document du gouvernement et la SNCF, la privatisation pourrait être possible

Il s'agit du compte-rendu interne d'une réunion qui a eu lieu le 4 mai entre le cabinet du ministère des Transports et des cadres de la SNCF qui met un peu plus d'huile sur le feu. L'entreprise, dont le statut va changer au terme de la réforme, demande au gouvernement de limiter l'incessibilité des titres de la SNCF à la seule holding qui chapeautera SNCF Mobilités (les trains) et SNCF Réseau (les infrastructures). Cela signifie que le capital de ces deux filiales pourra s'ouvrir à des investisseurs privés, la holding restant elle détenue par les pouvoirs publics…

Or, c'est exactement la crainte des syndicats qui redoutent la privatisation de la SNCF, alors que le gouvernement assure depuis le début qu'il n'en est pas question. Guillaume Pepy, le PDG de l'entreprise publique, a ainsi eu l'occasion de le répéter une fois de plus ce vendredi : pas de privatisation partielle ou totale de la SNCF… Autre mesure envisagée dans ce document, la filialisation des RER, ce qui aura pour effet de modifier les conditions sociales des cheminots de la SNCF qui travaillent pour les trains régionaux. 

Pour les « petites lignes », un rapport sur l'état du réseau et sur les lignes les moins circulées pourrait être demandé. Avec à la clé, des justifications pour la fermeture de certaines d'entre elles… Du côté de la SNCF comme du gouvernement, on explique qu'il ne s'agit que d'une réunion de travail, et que « l’incessibilité des titres de la SNCF concerne aussi bien la holding que SNCF Mobilité et Réseau ». Pas question non plus de toucher aux trains TER. Mais ce document est de nature à jeter une ombre sur la volonté des pouvoirs publics.