Retrouvons le goût de l’aventure !

Hubert Bonisseur de La Bath. L’agent et ses saillies que l’on connait par cœur.  Ce personnage singulier interprété par Jean Dujardin nous mènera, cet été encore depuis nos cinémas, dans un tourbillon hors de nos rythmes, parfois, affadis du quotidien. Répliques et traits d’esprit en seront des plus savoureux dans la nouvelle aventure qu’il entreprendra avec malice et curiosité. L’aventure est résolument là lorsque l’on décide de prendre part à ce qui adviendra. S’autoriser à devenir pleinement acteur et retrouver le goût des projecteurs. Donnons vie à cet élan, dans l’hexagone, même si la toile de fond se révèle, ces derniers mois, être bien sombre. Le geste initiatique nous invite à penser et agir autrement hors des cadres installés à l’avance. Avec fougue et enthousiasme. Refusons que l’audace ne soit qu’un concept convoqué superficiellement. Comme si « oser » se figeait à l’infinitif au lieu de se transformer en promesse pour vivre pleinement l’instant présent. Décider de regarder vers demain et embrasser les possibles.

Cet esprit aventurier se doit d’être réactualisé. Redonnons-lui chair et densité.  Il renait, heureusement de temps à autre, à l’image du décollage de Thomas Pesquet pour la Station spatiale internationale (ISS). Voici quelques semaines, l’astronaute français nous a, en effet, ramené aux rêves que nous avions alors enfants.  Il a redonné vie à cet imaginaire grandiose qu’est l’espace, conté de multiples fois par les histoires que l’on se plait à relire. L’adrénaline, l’enthousiasme et la communion étaient manifestes lors des débuts de cette nouvelle mission menée par l’astronaute. Une rupture avec l’ordre du quotidien vécue par les spectateurs depuis leurs écrans.

Le banal se retrouve, dès lors, en arrière-plan le temps de vivre et de savourer l’exceptionnel. Celui-ci peut aussi prendre place dans nos vies quand nous décidons de sortir de nous-mêmes en investissant d’autres champs, en rompant nos habitudes et en s’élançant vers son premier marathon dans la lignée de Philippidès. Réapprenons à admirer vraiment ces héros, ces artistes, ces figures qui nous fascinent, qui se détachent de l’ordinaire et redonnent à la France sa fierté.

Donnons une part belle à l’aventure. Non comme simple posture mais comme un état d’esprit. Adopter une grille de lecture où l’horizon devient plus vaste et s’éclaircit. Se refuser au déclinisme à l’image du Projet Vauban, présidé par Arthur Dehaene, qui entend « construire la France des possibles ». Le laboratoire d’idées célèbre l’esprit pionnier et c’est tant mieux ! Nous avions, bien souvent tendance à le laisser de côté, comme oublié loin des tréteaux de la scène de la vie de tous les jours. Arthur Dehaene rappelle, dans une de ses publications, que « Si nous voulons que le pays regagne en estime de soi et que notre jeunesse retrouve l’espoir, notre ascenseur social doit partir du rez-de-chaussée. Il doit encourager le sens du travail et la prise de risque. Voilà ce qui peut faire rêver notre jeunesse ». Formidable appel pour promouvoir la confiance. Il est temps de viser haut et grand, comme nous invite à le faire le Projet Vauban. De retrouver un souffle. Avec panache. A la française.

Mathilde AUBINAUD, diplômée d’ASSAS et du CELSA, en stratégie de marque branding, est communicante et plume. Après avoir été responsable en relations publiques dans la consumer intelligence, elle poursuit son activité de communicante, enseigne et décrypte régulièrement la communication. Son sixième livre consacré au leadership  La Saga des Audacieux, est paru chez VA Editions.