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Stéphane Roussel, COO de Vivendi et PDG de Gameloft : « Je me vois comme un dénicheur de talents »





Le 19 Décembre 2018, par la Rédaction

Acteur majeur du business culturel, Vivendi a racheté en 2016 le géant des jeux mobiles Gameloft. Stéphane Roussel, COO de Vivendi et PDG de Gameloft, nous livre ici une vision qui s’inscrit dans le temps. Avec à la clé une recherche permanente de talents, mise au cœur de la politique RSE de Vivendi.


Vous êtes Chief Operating Officer (COO) de Vivendi. Quel est votre rôle ?

Le tandem entre COO (directeur des opérations) et CFO (directeur financier) est un modèle de gouvernance qui est fréquent dans les pays anglo-saxons et qui est maintenant arrivé en France.
En tant que COO, j’ai la main sur les opérations, l’organisation et le management des fonctions support.

Vivendi semble profiter actuellement d’un environnement favorable (cf. notation Crédit Suisse d’octobre 2018). Sur quelle base essentielle ?

Le facteur fondamental réside dans l’évolution des usages liés à la musique. Naguère le numérique voulait dire piratage. Aujourd’hui, Vivendi est en mesure de vendre des abonnements qui offrent à nos clients une expérience musicale de qualité sur une plateforme comme Spotify. Nous collons pour cela à la psychologie et la sociologie de chaque consommateur. Ensuite nous déclinons la méthode dans les autres domaines. En fait, c’est surtout l’ergonomie qui compte.

En 2016, lorsque vous êtes devenu PDG de Gameloft, géant français du jeu mobile, vous avez dit à vos nouveaux collaborateurs « Je prends mes fonctions avec un projet ambitieux : associer votre passion créative à celle de Vivendi pour permettre à Gameloft d’accélérer son développement ». Deux ans après, pouvez-vous nous donner un petit point d’étape ?

Gameloft se développe bien. Nous sommes toujours leader avec un milliard de téléchargements par an. Au sein du groupe Bolloré, nous avons une vision à 10-15 ans. J’ai surtout pour l’instant installé du temps et rajouté un peu de folie dans les équipes. Mais nous verrons déjà les premiers résultats à la fin de cette année, avec notamment 20 % de pures nouveautés dont nous attendons beaucoup. Pour le reste, nos revenus restent assurés par des jeux résultant d’accords avec de grandes marques, notamment Disney Magic Kingdoms qui est plus soft et qui touche une clientèle féminine élargie.

Avez-vous un secret pour gérer la créativité à une grande échelle, dans une entreprise de plus de 5 000 collaborateurs ?

Un secret, non. Une méthode, oui. Cette méthode consiste à recréer une unité de temps et de lieu permettant de mélanger les gens dans de petites équipes et de produire de l’intelligence collective.

Vivendi a cédé ses parts dans Ubisoft en mars 2018 pour investir dans le rachat de petites boîtes au motif que les jeux vidéo seraient « une pierre angulaire du développement du groupe ». Où en êtes-vous sur ce plan ?

Grâce à la plus-value tirée de la vente de nos parts dans Ubisoft, nous venons d’acquérir une structure plus petite, FreshPlanet, société qui conçoit des jeux autour de la musique.

Pour vous, le marché des jeux vidéo a de l’avenir. Quelles en sont les grandes tendances ?

Les jeux sont de plus en plus simples et rapides. Pour toucher plus de monde, nous misons moins sur l’adresse manuelle des joueurs que sur une scénarisation accrue pour créer des produits de divertissement qui se situent entre le jeu et le film. Pour nous, aujourd’hui, la scénarisation prime la technologie de réalité virtuelle.

Positive Planet a publié en juin 2018 son premier baromètre de la positivité des entreprises du CAC 40, dans lequel Vivendi est dans le top 20. Votre soutien apporté au Psychodon est-il une manière de surfer sur une vaque « positive business » ?

Oui, d’une certaine manière, les métiers de Vivendi relèvent de ce positive business. TV, cinéma, musique, divertissement… Notre mission est de créer des moments de bonheur, du partage et de la respiration culturelle.

Savez-vous que vous avez un homonyme, bouquiniste à Saint Patern, près de Vannes, qui se voit comme un « fouineur ». Vous reconnaissez-vous dans ce qualificatif ?

Oui, je passe beaucoup de temps à chercher des pépites. Je me vois comme un dénicheur de talents.
 




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