L’A330neo, qui sera décliné en deux versions (le 800neo et 900neo), bénéficie tout d’abord de la bonne image de l’A330, un avion qui s’est vendu depuis 1993 à 1 300 exemplaires (1 100 sont d’ailleurs toujours en service). De fait, il s’agit d’une version revue et améliorée de ce best-seller qu’Airbus va proposer aux compagnies aériennes, avec un argument de poids : le neo consomme moins de kérosène que son grand frère grâce à une nouvelle motorisation. Plus économe, il est donc de taille à séduire des compagnies aériennes parties à la chasse aux économies, leurs marges ayant fondu en même temps qu’augmentaient les prix du carburant.
ALC (Air Lease Corporation) s’est d’ailleurs d’ores et déjà engagé à commander 25 unités de cet avion. Le succès devrait être au rendez-vous, ce qui confortera Airbus dans sa stratégie : la modernisation de la ligne de production ne coûtera que 2 milliards d’euros et l’avion sera rentable assez rapidement. Le marché est estimé 1 000 unités environ.
Pas de panique du côté du grand rival américain Boeing. Même si l’A330neo sera abordable, le 777X, là aussi une version « mise à jour » du best-seller du constructeur n’a toujours pas de concurrent et continue d’engranger les commandes. D’ailleurs, Boeing a signé pour 3,1 milliards de dollars de contrat pour des 737 MAX 8 destinés à la compagnie Monarch… qui se fournissait auparavant chez Airbus.