La vente du Rafale est stratégique sur plusieurs points, à commencer par l’image de Dassault Aviation. Le constructeur a en effet quelques problèmes à vendre son avion de chasse à l’étranger et une vente au Qatar serait bénéfique pour son image. Mais pas seulement : au prix unitaire de 101 millions d’euros, vendre plusieurs dizaines d’avions à l’Emirat serait également bénéfique pour son portefeuille. Le Qatar serait en effet intéressé par une commande de 36 appareils.
Mais celui qui a le plus à gagner dans cette vente est le gouvernement, notamment au niveau de la Loi de Programmation Militaire (LPM). Celle-ci stipule en effet une cadence minimale de production de Rafale de 11 appareils par an. Et s’il n’y a pas preneur ailleurs, ce sera au gouvernement de racheter les appareils produits par Dassault. De fait, donc, si Dassault n’est pas tant inquiet que ça, le gouvernement, lui, commence à prendre la mesure des choses.
D’autant plus qu’une situation similaire était déjà arrivée en 2010 lorsque le gouvernement avait dû racheter 11 appareils qui n’avaient pas trouvé preneur à l’étranger. Cette fois, ce pourraient être 66 appareils que le gouvernement risque de devoir acheter, soit un surcoût par rapport aux prévisions de plus de 4 milliards d’euros.