On pourrait penser avoir mal entendu. Et pourtant non. Au cours de la présentation de la stratégie économique, budgétaire et fiscale du gouvernement, le ministre des Finances a précisé que le déficit public du pays serait inférieur à 3% en 2017. En clair, l’objectif fixé par Bruxelles, reporté successivement, sera bel et bien validé par la France alors que tout le monde s’accorde encore à penser… le contraire.
Le ministre des Finances semble donc confiant dans ses réformes. Serait-ce une manière de rassurer Bruxelles qui a laissé à la France un délai jusqu’à mars 2015 pour réduire son déficit, sous peine de se voir infligé une amende qui pourrait atteindre 4 milliards d’euros. A écouter Michel Sapin, non, la France n’est pas le cancre de l’Europe.
En attendant de savoir si cela se vérifiera, le gouvernement continue de couper dans son budget, d’augmenter également les impôts (qui n’augmenteront plus en 2015 d’après François Hollande, et continue de faire des annonces. Dans tous les cas, on ne saura que d’ici un an si tout était vrai, ou pas. Mais entre temps, les Français auront oublié.
Toujours est-il que grâce aux nouvelles mesures de réduction du déficit, ce dernier devrait être de 4,1 % en 2015, contre 4,3 % initialement prévus. Pour conclure, le ministre des Finances a appuyé les propos du chef de l’Etat, sur les impôts, confirmant que plus aucune mesure d’impôts ne sera prise sur les trois prochaines années. Et bien que le sujet intéresse davantage les Français que le déficit public, personne ne semble, là aussi, y croire.
A l’heure où la France conclut sa Conférence environnementale, l’Allemagne fait de son côté un pas de géant dans le développement d’énergies renouvelables. La Commission européenne a estimé mardi 25 novembre dernier que les aides d’Etat allemandes en faveur de la production d’électricité issue de sources renouvelables, étaient conformes aux règles communautaires édictées en la matière.
Ces aides allemandes proviennent concrètement d’une loi votée en 2012, la loi EEG, entrée en vigueur en août dernier, et qui stipule que les consommateurs d’électricité soient taxés. Le produit de cette taxe allant tout droit aux producteurs d’électricité issue de sources d’énergie renouvelable. Bruxelles vient de valider ce principe, qui ressemble fortement à la contribution au service public de l’électricité française.
Pour autant, la partie n’était pas gagné. La validation européenne représente le terme d’une enquête qui aurait pu mal tourner pour l’Allemagne. En effet, cette taxe important davantage les petits consommateurs que les gros, aurait pu être censurée par la Commission européenne. Pourtant Bruxelles a estimé que la loi EEG « se bornait à compenser le surcoût entraîné par la production d’électricité à partir de sources renouvelables par rapport au prix du marché. »