Interrogée par le quotidien Le Monde, Martine Aubry s’est montrée très virulente à la question du travail dominical. Une véritable attaque en règle contre une disposition de la loi Macron, actuellement discutée en Conseil des ministres. Dans sa tribune, le maire de Lille s’insurge contre le fait d’augmenter le nombre de dimanches travaillés dans l’année, pour les commerçants, et précise qu’il ne faut pas « réduire l’existence à la consommation ».
Une manière également pour l’éléphant du PS de critiquer son propre camp, en ajoutant que « la gauche n’a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l’accumulation de biens de grande consommation ? » Et alors que certains avancent la création de nombreux postes avec cette mesure, Martine Aubry dénonce la mort des petits commerçants, qui ne pourront pas résister à l’ouverture et le travail dominical.
Le maire de Lille a d’ores et déjà prévu faire entrave à une telle mesure, au niveau nationale comme dans sa ville, si elle était acceptée. Pour elles, seules les zones touristiques méritent une approche particulière « car elles peuvent apporter du pouvoir d’achat supplémentaire et donc créer des emplois ». Mais hors de question de généraliser le travail dominical.
L'accord conclu samedi soir a été mis au monde bien difficilement. Samedi, alors en déplacement en Guyane, sur les terres de Christiane Taubira, François Hollande, a même vanté "un accord majeur qui va donner la possibilité de se requalifier à tout moment".
L'exécutif vient donc de remplir son pari. Cet accord donne naissance à une nouveauté pour les salariés, un "compte personnel de formation" (CPF). Pour le Parti socialiste, c'est "une nouvelle pierre importante dans la construction d'une sécurité sociale professionnelle". Un accord qui arrive après celui sur la sécurisation de l'emploi, vu lui aussi à l'époque comme une avancée majeure.
Ce CPF, va permettre désormais de réorienter des sommes d'argent vers les chômeurs et les personnes les moins qualifiées pour leur assurer une formation souvent nécessaire, mais également simplifier le dispositif de formation professionnelle actuel. Pour Michel Sapin, "tous les objectifs sont atteints". Actuellement, seules la CGPME et la CGT s'opposent encore à cet accord. La CGPME refuse la refonte du financement de la formation, à savoir notamment la suppression de l'obligation fiscale de 0,9 % pour les entreprises.
Cette dernière accuse en fait le Medef de vouloir sacrifier la formation dans les PME au profit d'une baisse des cotisations obligatoires dans les grandes entreprises, qui passera, avec cet accord, de 1,6 % à 1 %. On saura mercredi si la CGPME votera, ou non, cet accord. Cependant une issue favorable est peu envisageable.
Le gouvernement souhaite, quel que soit la décision de la CGPME, avancer rapidement. Il prépare actuellement un projet de loi, une transcription fidèle de l'accord, qu'il présentera en Conseil des ministre le 22 janvier prochain, pour un examen au Parlement en février.