La rencontre bilatérale était particulièrement attendue et scrutée entre les présidents des deux plus importantes économies mondiales. C’est durant le G20, qui se tient à Osaka au Japon, que Donald Trump a annoncé une trêve dans la guerre commerciale que se livrent les deux pays. Les droits de douane que la Maison Blanche voulait imposer sur 300 milliards de dollars d’importations chinoises — s’ajoutant ainsi aux 200 milliards déjà taxés — ne seront pas mis en place, du moins pas pour le moment.
Les deux présidents se sont rencontrés pendant 80 minutes. Donald Trump a considéré qu’à l’issue de son entretien avec Xi Jinping, les relations entre Washington et Pékin étaient de nouveau sur la bonne voie. Ce sera sans aucun doute le soulagement lundi à l’ouverture des marchés boursiers, eux qui ont été fortement chahutés par les menaces de droits douaniers de part et d’autre des deux superpuissances. Les États-Unis et la Chine négociaient pied à pied depuis l’an dernier, mais au mois de mai elles se sont arrêtées : les premiers reprochaient au second de ne pas respecter certains engagements.
Cette pause dans l’escalade des tensions commerciales sera bien accueillie, mais la prudence reste de mise. Une trêve avait également été observée en novembre dernier, mais cela n’avait rien donné : au contraire, les impositions de taxes douanières sont reparties de plus belle. Les États-Unis reprochent à la Chine des pratiques anticoncurrentielles et le vol de propriété intellectuelle.
Le président américain avait en effet l’intention de taxer les importations mexicaines à hauteur de 5% à compter de ce lundi, puis d’augmenter ces tarifs par pallier de 5% jusqu’à atteindre 25%. De quoi gripper sérieusement l’économie mexicaine, dont les États-Unis sont le principal partenaire commercial avec 350 milliards de dollars d’exportations chaque année. Donald Trump exigeait du Mexique qu’il mette tout en œuvre pour contrôler le flux des migrants vers les États-Unis. Un sujet qui exaspère au plus haut point l’hôte de la Maison Blanche qui a fait de la construction d’un « mur » sur la frontière américano-mexicaine une de ses principales promesses électorales.
Cette menace de taxes douanières a été mal vécue non seulement par le Mexique, mais aussi au sein de l’administration Trump ainsi qu’auprès certaines membres du parti républicain. Elle est en effet intervenue alors que l’adoption du nouvel accord de libre échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique est en cours. De telles taxes étaient de nature à faire couler par le fond cet accord pourtant défendu par Donald Trump. Fort heureusement, le Mexique a fait plusieurs concessions.
Le pays va ainsi accueillir les milliers de migrants de l’Amérique centrale et du sud qui transitent par le Mexique, afin que les autorités américaines leur délivrent un statut. Par ailleurs, la garde nationale mexicaine va se déployer à la frontière sud du pays pour retenir les migrants venus du Guatemala d’entrer sur le territoire du Mexique. Des mesures qui ont satisfait Donald Trump : ce dernier a indiqué que les tarifs douaniers sont suspendus indéfiniment.
L’administration Trump avait accepté une pause de trois mois dans la guerre commerciale qui oppose Washington à Pékin, avec comme échéance le 1er mars pour trouver un accord. Plusieurs réunions de haut niveau se sont tenues ces derniers jours et visiblement, les deux parties semblent avoir trouvé un terrain d’entente ; pour preuve, Donald Trump a reçu ce vendredi le vice-premier ministre Liu He, bras droit du président chinois Xi Jinping. Les discussions vont se poursuivre jusqu’à ce dimanche, tandis que l’hôte de la Maison Blanche s’est dit ouvert à la possibilité d’un report de la date d’échéance.
Mais attention, il ne faut pas que ce report soit trop long, a prévenu le président américain. Il semble que les deux pays sont proches d’un accord, comme l’a annoncé Liu He. Un sommet entre Donald Trump et XI Jinping pourrait ainsi être organisé pour sceller cet accord, sans doute au mois de mars à Mar-a-Lago, en Floride. Actuellement, les États-Unis imposent des taxes douanières de 10% sur l’équivalent de 200 milliards de dollars de produits importés de Chine.
La Chine se serait engagée à acheter, sur une durée indéterminée, 1 200 milliards de dollars de biens américains, notamment des produits agricoles et énergétiques, ainsi que des semi-conducteurs produits sur le sol américain. Par ailleurs, Pékin aurait la volonté de mieux respecter la propriété intellectuelle et de limiter les transferts de technologies.