La crise n’a pas épargné les enfants. D’après un rapport de l’Unicef publié mardi 28 octobre dernier, la crise économique aurait fait décollé le taux de pauvreté chez les enfants en France, qui a augmenté de 3 % entre 2008 et 2012, soit une hausse de 440 000 pauvres chez les enfants de l’Hexagone.
Plus largement, l’Unicef s’est penché sur les taux de pauvreté des enfants dans 41 des pays les plus riches au monde, en 2008 et en 2012. Paradoxalement, même si on parle d’Etats aisés, plus de la moitié des pays passés au crible ont vu leurs enfants devenir encore plus pauvres, en l’espace de quatre ans.
La preuve que les pouvoirs publics ont bien du mal à endiguer la pauvreté chez les enfants. C’est d’ailleurs ce que précise le rapport, en prenant pour exemple la France notamment, qui en matière d’évolution de la pauvreté se situe au 30ème rang sur 41. A l’échelle internationale, l’Unicef estime que 76,5 millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté, dans les 41 Etats les plus riches du monde.
Reste à ces pays de prendre exemple sur la Finlande, la Norvège, le Chili, la Pologne, la Slovaquie, qui ont réussi à faire diminuer le taux de pauvreté chez les jeunes, la preuve pour l’Unicef que des solutions existent cependant.
Une proposition qui n’est certes pas celle du gouvernement, mais à laquelle ce dernier prête attentivement l’oreille.
Quand les restrictions budgétaires forcent le gouvernement à repenser le système des prestations familiales. Alors qu’est présenté mercredi le projet de budget de la Sécurité sociale, certains députés PS jettent un pavé dans la mare en proposant une totale refonte du système des allocations familiales. D’après le quotidien Les Echos, ils seraient prêt à déposer un amendement visant à moduler ces prestations en fonction des revenus.
Il faut dire que le budget de la Sécurité sociale, avec ses 700 millions d’euros d’économies prises sur le congé parentale et la prime de naissance, est loin de faire l’unanimité. Certains députés PS, à l’image de Bruno Le Roux, proposent d’aller plus loin en modulant les allocations familiales, en fonction du niveau de revenu des ménages.
Aujourd’hui universelles, c’est-à-dire ne dépendant pas des revenus des familles, ces prestations familiales pourraient être soumises, selon cette idée, à une modulation. Ainsi les familles les plus aisées ne toucheraient pas les même montants que les familles plus modestes. Aller dans ce sens remettrait totalement en cause le principe même des allocations familiales, instaurées dans les années 30, et inchangées jusqu’alors.
Le contrecoup d’une telle mesure serait de restreindre encore le pouvoir d’achat des familles, à l’heure où le gouvernement en a le plus besoin pour tenter de faire repartir la consommation, et donc la croissance. Inutile de préciser que l’évocation de cette idée a fait bondir les associations familiales, qui estiment que les allocations ne sont pas un revenu complémentaire, mais la juste compensation d’une charge…
Sachez que vous êtes trois millions de familles en France à toucher l’ARS pour cette rentrée scolaire 2014, soit pas moins de cinq millions d’enfants. Pour toucher cette aide de l’Etat, il faut remplir un certain nombre de critères, et notamment celui d’avoir des revenus inférieurs à certains seuils.
Comment donc est-elle calculée ? L’ARS est établie sur la base des revenus 2012, soit deux ans avant son versement. Ainsi donc pour cette année, l’allocation de rentrée scolaire sera versée aux familles ayant un enfant au minimum, et des revenus inférieurs à 24 137 euros. Ou bien deux enfants et des revenus inférieurs à 29 707 euros. Ou encore trois enfants et des revenus inférieurs à 35 277 euros. Au-delà, le calcul est simple, le plafond augmente de 5 570 euros par enfant.
Il faut également savoir que l’ARS varie en fonction de l’âge des enfants. Moyennant quoi, pour chaque enfant entre 6 et 10 ans, l’Etat versera aux familles 363 euros. Pour les enfants âgés entre 11 et 14 ans, l’aide sera de 383 euros par enfant. Et pour ceux dont l’âge est situé entre 15 et 18 ans, l’ARS sera de 396 euros par bambin. Faites le calcul !