Le rapport fourni à l’ASN, l'agence de l'Autorité de sûreté nucléaire, révèle également que le nouvel EPR de Flamanville, n'est pas le fleuron de l’industrie nucléaire française qu'il se voulait être. Il est même moins moderne que certains des plus anciens réacteurs du pays. Areva utiliserait pour les calottes de cuve du réacteur numéro 3 du site une “technologie en régression technique par rapport à celles utilisées pour le parc en exploitation”.
Les réactions de l’ASN rapportées par le Canard enchaîné sont sévères. Une erreur “incompréhensible” et un intolérable manque de “professionalisme”. Et potentiellement coûteuse ! Mauvaise nouvelle, à l'heure où le budget prévisionnel du chantier a explosé, passant de 3,2 à 9 milliards d’euros. De son côté, Areva estime que le surplus de carbone est le résultat du “refroidissement des grands lingôts” et ajoute que “c’est la physique qui veut ça!”
« A la question de savoir s’il y a eu dissimulation, la réponse est catégoriquement non », conclut le porte-parole.
Un retard supplémentaire qui va coûter cher. Après déjà de nombreux retards, le réacteur nucléaire EPR de Flamanville n’est pas prêt de s’allumer. EDF a annoncé un nouveau retard, qui reporte le démarrage d’ici deux ans, en 2017. La cause de ce nouveau souci ? Les difficultés que semble rencontrer Areva, le fournisseur du réacteur.
« Cette révision du planning résulte des difficultés rencontrées par Areva sur les livraisons d’équipements tels que le couvercle et les structures internes de la cuve, la mise en place de la règlementation des équipements sous pression nucléaires (ESPN) pour laquelle Flamaville 3 est tête de série, en particulier sur un lot de montage réalisé par Areva et ses entreprises sous-traitantes », précise le communiqué d’EDF.
Concrètement, Areva rencontrerait des difficultés au niveau des générateurs de vapeur qui présentent des défauts de soudure, mais également pour les essais de qualification des soupapes du pressuriseur et les expertises métallurgiques sur les matériaux du couvercle de la cuve. Des problèmes qui s’ajoutent déjà aux précédents, et qui poussent désormais le coût de la facture de cet EPR de Flamanville à 8 milliards d’euros. L’estimation de départ était pourtant de 3,3 milliards d’euros.