C’est de pire en pire. Prévu pour être ramené à 10 milliards d’euros en 2014, le déficit de la Sécurité sociale devrait finalement atteindre près de 12 milliards d’euros cette année, rapportait lundi 29 septembre le quotidien économique Les Echos. La bonne nouvelle, c’est que le déficit se réduit, un peu, mais surtout moins vite que ce qui était prévu.
Le journal rapporte que le gouvernement a raté un autre de ses objectifs, à savoir ramener le déficit de la Sécu à 10 milliards d’euros. Cet objectif est aujourd’hui revu à la hausse, de 1,7 milliard d’euros. Moralité, cette année, la Sécurité sociale ne devrait perdre « que » 11,7 milliards d’euros. De quoi éloigner également les objectifs envisagés pour 2015.
L’an prochain, le gouvernement qui tablait sur un déficit de 7,1 milliards d’euros devra sans doute se contenter d’un chiffre compris entre 10 et 10,3 milliards d’euros. Sous réserve que tout se passe bien d’ici là, ce qui n’est évidemment pas gagné. Les analystes estiment à ce sujet que pour atteindre l’équilibre des comptes, la Sécurité sociale devra attendre 2018, voire 2019.
Pour tendre vers cela, le gouvernement prévoirait de tailler dans la branche famille de la Sécurité sociale. En effet, l’équipe de Manuel Valls a environ 2 milliards d’euros à trouver. Elle compterait pour cela aller puiser 200 millions d’euros de plus dans les aides à la famille, ce qui porte les réductions budgétaires de cette branche à 1 milliard d’euros tout rond. Reste à trouver un second milliard…
La mission séduction des universités d’été du Medef n’aura semble-t-il guère fonctionné. D’après un sondage de l’Institut CSA pour Radio Classique, L’Institut Montaigne et Les Echos, 63 % des Français estiment que Manuel Valls et son gouvernement ne s’investissent pas assez en faveur des entreprises.
Le coup est dur pour le gouvernement qui tente depuis quelques mois de remettre les entreprises dans sa poche, au détriment des partenaires historiques de la gauche, à savoir les syndicats. Plus de la moitié des Français n’ont pas confiance en l’action du gouvernement pour relancer la machine entrepreneuriale française, alors que 15 % estiment au contraire que l’action est suffisante, et 15 % que le chef du gouvernement en fait trop pour les patrons.
Sans grande surprise, les sympathisants de l’UMP (84 %) sont les plus nombreux à juger l’action du gouvernement insuffisante envers les entreprises, suivis par ceux de l’UDI (76 %) et ceux du FN (72 %). A gauche, la division ne prime pas que sur les bancs de l’Assemblée, mais également dans les sondages. Ainsi, 41 % des sympathisants du PS pensent que l’action gouvernementale envers les patrons ne suffit pas, rejoints par 53 % des partisans EELV.