Etihad devient donc l’actionnaire majoritaire de la compagnie aérienne italienne Alitalia. Pour 600 millions d’euros, la compagnie des Emirats vient de s’emparer de 49 % du capital de la compagnie européenne. L’accord a été signé vendredi 8 août. Un accord signé en bonne et due forme, car aucun retard ne pouvait désormais être toléré, après les péripéties d’Alitalia.
"Nous avons respecté toutes les exigences de l’Union européenne" a notamment précisé le ministre des Transports italien, Maurizio Lupi. "Nous présenterons en septembre un document dans lequel nous expliquerons point par point comment le dossier Alitalia a été géré" a-t-il également ajouté.
Etihad étend ainsi un peu plus son emprise sur le secteur aérien européen. Ce n’est pas la première fois que la compagnie d’Abou Dhabi entre au capital d’une compagnie européenne. Elle est également présente au capital d’une compagnie serbe, de la compagnie suisse Darwin Airlines, ou encore d’Air Berlin.
C’est désormais acté. Alitalia devrait signer vendredi un accord avec Etihad, une compagnie des Emirats. La dernière réunion pour fixer les modalités de cette union a lieu ce jeudi 7 août. Elle réunit notamment des hauts fonctionnaires italiens et le directeur général de la compagnie aérienne Etihad, James Hogan.
L’accord aura accouché dans la douleur. Le ministre des Transports italien Maurizio Lupi, avait déjà précisé que le bouclage de l’opération s’effectuerait le 8 août, mais avec les derniers rebondissements de l’affaire, rien n’était moins sûr. A partir de cette date, la compagnie des Emirats arabes unis doit prendre une participation à hauteur de 49 % dans la compagnie aérienne italienne, en proie à un déficit énorme.
« La rencontre avec le gouvernement s’est très bien passée, aujourd’hui on met au point les derniers détails et demain après-midi on signe » a précisé le ministre. Pour Maurizio Lupi, l’arrivée d’Etihad au capital d’Alitalia représente une véritable « injection de confiance pour le pays ». Les conditions de rentrée d’Etihad ont été acceptées, avec notamment une restructuration de la dette d’Alitalia de 800 millions d’euros, et une nouvelle augmentation de capital de 300 millions d’euros.
Trouver un accord pour sauver la compagnie aérienne aura été compliqué et aura duré aussi longtemps que possible. Le fournisseur de carburant, la compagnie pétrolière italienne Eni, avait déjà menacé de ne plus ravitailler les avions dès samedi 12 octobre 2013 si aucun accord de stabilité et de continuité n'était trouvé. Le fournisseur ne voulait pas faire crédit à une compagnie dont le sort n'était pas encore certain.
Finalement, ce seront les postes italiennes qui seront arrivées à la rescousse d'Alitalia. Le jeudi 10 octobre 2013 la société menée par Massimo Sarmi a confirmé son intention d'inoculer 75 millions d'euros dans le capital de la compagnie et d'y prendre, de fait, une participation d'environ 15%. Ces 75 millions d'euros viennent alors s'ajouter aux quelques 200 millions d'euros prévus par les banques ce qui permettrait, avec les autres participations prévues, d'atteindre les 500 millions d'euros d'augmentation de capital nécessaires pour faire survivre la compagnie aérienne.
Cette annonce a été saluée par le gouvernement italien et, en particulier, par Maurizio Lupi, ministre des Transports et des Infrastructures qui, dans une note, s'exprime en ces termes : « Je remercie tous ceux qui ont contribué à cette solution, qui est centrée surtout sur la prise de responsabilité et sur la sauvegarde de l'emploi ».
En réussissant à trouver un accord interne à l'Italie, Alitalia peut désormais renégocier l'accord avec Air France KLM, son partenaire. Air France avait proposé un plan de sauvegarde drastique d'Alitalia qui aurait entraîné un plan social qui aurait touché plusieurs milliers d'emplois.
Le vote du conseil d'administration d'Alitalia est prévu pour ce vendredi 11 octobre 2013 mais le gouvernement et les experts sont confiants de
l'aval du plan.