Il fallait bien désamorcer une polémique (de plus) naissante.
L’exécutif vient d’effectuer un nouveau bond en arrière. Lundi 13 octobre, l’Elysée a annoncé que les négociations autour de la réforme de l’assurance-chômage, réforme destinée à endiguer le déficit croissant de cette branche, n’auraient pas lieu immédiatement, mais « le moment voulu ». Une manière de mettre fin, ou de reporter, c’est selon, une polémique née ces derniers jours de la bouche d’Emmanuel Macron.
Le ministre de l’Economie avait en effet déclaré que le gouvernement avait six mois pour réformer l’assurance-chômage. A ce sujet, il ne doit « pas y avoir de tabou ni de posture » avait-il précisé au JDD. Ajoutant que « l’assurance-chômage est en déficit de 4 milliards d’euros; quel responsable politique peut s’en satisfaire ? »
Pour éviter de voir monter au créneau les partenaires sociaux, et les associations de chômeurs, l’Elysée s’est ainsi fendu d’un communiqué lundi, précisant que « s’agissant de l’assurance-chômage, il y a bien un problème de déficit, mais la négociation sur le sujet viendra le moment venu, pas immédiatement ».
Reste que le sujet semble diviser l’exécutif. Ces derniers propos de l’Elysée montrent que c’est bien François Hollande qui veut être maître du calendrier politique, et qu’il ne compte pas laisser de marge de manoeuvre à ses ministres. Jeudi dernier, le chef de l’Etat avait déclaré qu’il y avait « suffisamment de sujets pour que nous soyons bien occupés et que nous montrions que nous faisons des réformes utiles à l’emploi ». Une manière de tacler Manuel Valls qui aurait affirmé que le montant et la durée de l’indemnisation-chômage devait être revue.
Selon certaines informations, le projet de la compagnie aérienne, de lancer une filiale à bas coût, Transavia Europe, aurait été retiré mercredi soir. Au même moment, Air France appelait naturellement ses pilotes à reprendre le travail. C’était sans compter l’intervention du SNPL, principal syndicat, en pointe dans ce mouvement social, qui a décidé de poursuivre la grève pour le moment.
Des négociations sont pourtant en cours. Elles ont débuté mercredi 24 septembre au soir et doivent reprendre dans la journée. Jeudi 25 septembre, ce sont finalement 47 % des vols qui seront assurés, avec un taux de pilotes grévistes estimé à 62 % pour la journée, contre 52 % mercredi. La situation semble bloquée pour l’instant même si certains voient déjà l’épilogue d’un mouvement social qui aurait coûté plus de 200 millions d’euros à la compagnie aérienne Air France.
D’après Guillaume Schmid, porte-parole du SNPL, "chaque partie est dans une volonté d’aboutir au plus vite", même si ce dernier précise qu’"on ne lèvera pas le préavis tant que les négociations n’auront pas abouti". Il n’empêche que pour l’heure, le préavis de grève se prolonge jusqu’au 30 septembre prochain.