Shell, qui doit racheter son concurrent britannique BG Group, a vu son bénéfice net chuter de 25 % au deuxième trimestre, à 3,6 milliards d’euros, son activité ayant souffert dans les secteurs de l’exploration et de la production.
En parallèle, le groupe britannique d’énergie Centrica a annoncé jeudi son intention de réduire ses effectifs de 4 000 emplois ; ce qui représente environ 10 % de son personnel. Cette annonce de la maison mère de British Gas pourrait déclencher une tempête politique, Centrica ayant doublé ses profits : le premier fournisseur d’énergie de Grande-Bretagne a annoncé un bénéfice d’exploitation ajusté de 752 millions d’euros au cours du premier semestre 2015, un montant en hausse de près de 100 % par rapport à la même période de 2014. Le nouveau dirigeant de Centrica, Iain Conn, a promis des changements radicaux dans le cadre d’un plan stratégique d’économies.
Les prix des carburants, en France, sont restés plutôt stables la semaine dernière, plongés dans une période de baisse impressionnante. D’après les chiffres communiqués lundi 12 janvier par le ministère de l’Ecologie et de l’Energie, le gazole n’a ainsi augmenté que de 0,46 centime par litre pour atteindre en moyenne 1,1268 euro. On reste donc sous la barre des 1,20 euro pour le carburant le plus prisé en France avec plus de 80 % des volumes écoulés.
Quant à l’essence, on ne parle pas de légère hausse mais de légère baisse. Le SP 95, le second carburant préféré des Français a ainsi baissé de 0,53 centime pour se vendre finalement à 1,2827 euro par litre. Une baisse que l’on retrouve un peu plus prononcée pour le SP 98 qui chute de 1,05 centime, pour s’écouler en moyenne contre 1,3458 euro.
On l’a vu depuis quelques semaines, les prix des carburants restent extrêmement bas, en raison de l’effondrement en Bourse du prix du baril. Ce dernier est d’ailleurs passé lundi 12 janvier dernier sous la barre des 45 dollars à Wall Street, à New York. Une information qui pourrait normalement laisser présager de nouvelles baisses des prix.
Reste à savoir pour le consommateur si les deux nouvelles taxes introduites en France le 1er janvier dernier arriveront à compenser les nouvelles baisses des prix à venir : la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) qui a augmenté de 2 centimes, et la taxe carbone qui s’est élevé de 2 centimes pour le gazole et 1,8 centime pour l’essence.
L’effondrement du cours du pétrole affecte les prix des carburants, mais pas seulement. Le Figaro a rapporté lundi 5 janvier que les prix du gaz allaient chuter de plus de 1 % au 1er février prochain, du fait de la chute des cours du pétrole dans les différentes places boursières mondiales. Le journal précise en effet que les prix du gaz sont, en partie, indexés sur ceux du pétrole, ce qui explique naturellement cette baisse.
Cette baisse des tarifs règlementés devrait concerner pas moins de 7,4 millions de foyers, sur environ 10,6 millions de personnes abonnées aux tarifs règlementés de GDF Suez. Cette chute des prix devrait permettre aux consommateurs d’amortir la précédente hausse du mois de janvier, de 1,8 %.
Du fait de l’indexation des prix du gaz sur ceux du pétrole, on pourrait s’attendre à des tarifs assez bas sur les mois prochains. Le pétrole subit en effet depuis juin dernier un effondrement de ses cours, de plus de 50 % sur les marchés. Lundi, pour la première fois depuis 2000, le prix du baril passait sous la barre des 50 dollars à New York.
L'Arabie saoudite dirige le marché du pétrole. Tel est le constat que l’on peut tirer des récents propos de l’homme fort de l’or noir, le ministre saoudien de l’Energie, Ali al Naïmi. Ce dernier a franchement ouvert les hostilités contre les Etats-Unis, lors d’une interview accordée à l’Agence de presse officielle saoudienne.
« Ce n’est pas dans l’intérêt des producteurs de l’Opep de réduire leur production, quel que soit le prix » a-t-il déclaré, ajoutant qu’il sera prêt à baisser le prix du baril de pétrole sous la barre des 20 dollars, du jamais vu, de manière à mettre en difficulté les Etats-Unis et le Canada, qui pourraient souffrir d’une telle baisse selon les rapports d’experts.
En effet, alors que l’exploitation pétrolifère au Canada approche le seuil de rentabilité à environ 100 dollars le baril, le pétrole saoudien coûte de son côté moins de 20 dollars pour être extrait. L’Arabie saoudite ne subirait donc aucun dommage en réduisant ses prix, si ce n’est une marge moins importante.
Et alors que le marché du pétrole est actuellement en surproduction, avec 900 000 barils de plus par jours estimés en 2015 par rapport à 2014, le royaume saoudien estime qu’en réduisant sa production, les prix remonteront et les parts de marché saoudiennes seront à la merci de ses concurrents. En clair l’Arabie saoudite souhaite maintenir sa production, et fixer ses prix quitte à les faire baisser pour tenir le marché en mains.
Derrière cette guerre entre Etats se joue un point important pour les consommateurs : le prix à la pompe. Car alors que certains pâtiraient d’une baisse du prix du baril, ce ne sera certainement pas le cas des automobilistes. Le gazole était, pendant les fêtes de Noël, à moins d’un euro dans certaines stations. Du jamais vu !