Interrogée par le quotidien Le Monde, Martine Aubry s’est montrée très virulente à la question du travail dominical. Une véritable attaque en règle contre une disposition de la loi Macron, actuellement discutée en Conseil des ministres. Dans sa tribune, le maire de Lille s’insurge contre le fait d’augmenter le nombre de dimanches travaillés dans l’année, pour les commerçants, et précise qu’il ne faut pas « réduire l’existence à la consommation ».
Une manière également pour l’éléphant du PS de critiquer son propre camp, en ajoutant que « la gauche n’a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l’accumulation de biens de grande consommation ? » Et alors que certains avancent la création de nombreux postes avec cette mesure, Martine Aubry dénonce la mort des petits commerçants, qui ne pourront pas résister à l’ouverture et le travail dominical.
Le maire de Lille a d’ores et déjà prévu faire entrave à une telle mesure, au niveau nationale comme dans sa ville, si elle était acceptée. Pour elles, seules les zones touristiques méritent une approche particulière « car elles peuvent apporter du pouvoir d’achat supplémentaire et donc créer des emplois ». Mais hors de question de généraliser le travail dominical.
Interrogée à ce sujet sur iTélé, jeudi 9 octobre, la ministre de la Santé et des Affaires sociales a estimé qu’il existait un véritable consensus en faveur de la modulation des allocations familiales en fonction du revenu des familles. Marisol Touraine a dans le même temps défendu le projet du gouvernement, qui s’est pourtant bien gardé de reprendre cette idée ultra-sensible qui risquerait bien de faire descendre dans la rue de nombreux ménages.
« La modulation des allocations familiales est une mesure qui évidemment a une cohérence forte. Dire que l’on va diminuer les allocations de ceux qui ont les revenus les plus élevés, sur le principe, tout le monde est d’accord » a précisé la ministre, ajoutant que « la discussion doit porter sur le niveau et sur le seuil » d’une telle mesure.
C’est sans doute sans compter les associations familiales, qui sont nombreuses à défendre aujourd’hui le fait que les allocations familiales ne correspondent pas à un complément de revenu, mais à la rétribution juste d’une charge. Marisol Touraine a précisé qu’un débat sur la question serait organisé à l’Assemblée nationale puisque l’idée est à l’initiative de députés, mais que ce n’est pas la proposition que le gouvernement a mis sur la table. Affaire à suivre…
Une proposition qui n’est certes pas celle du gouvernement, mais à laquelle ce dernier prête attentivement l’oreille.
Quand les restrictions budgétaires forcent le gouvernement à repenser le système des prestations familiales. Alors qu’est présenté mercredi le projet de budget de la Sécurité sociale, certains députés PS jettent un pavé dans la mare en proposant une totale refonte du système des allocations familiales. D’après le quotidien Les Echos, ils seraient prêt à déposer un amendement visant à moduler ces prestations en fonction des revenus.
Il faut dire que le budget de la Sécurité sociale, avec ses 700 millions d’euros d’économies prises sur le congé parentale et la prime de naissance, est loin de faire l’unanimité. Certains députés PS, à l’image de Bruno Le Roux, proposent d’aller plus loin en modulant les allocations familiales, en fonction du niveau de revenu des ménages.
Aujourd’hui universelles, c’est-à-dire ne dépendant pas des revenus des familles, ces prestations familiales pourraient être soumises, selon cette idée, à une modulation. Ainsi les familles les plus aisées ne toucheraient pas les même montants que les familles plus modestes. Aller dans ce sens remettrait totalement en cause le principe même des allocations familiales, instaurées dans les années 30, et inchangées jusqu’alors.
Le contrecoup d’une telle mesure serait de restreindre encore le pouvoir d’achat des familles, à l’heure où le gouvernement en a le plus besoin pour tenter de faire repartir la consommation, et donc la croissance. Inutile de préciser que l’évocation de cette idée a fait bondir les associations familiales, qui estiment que les allocations ne sont pas un revenu complémentaire, mais la juste compensation d’une charge…
Mission réussie pour Marine Le Pen ? Alors que le PS et l’UMP continuent de se déchirer, le Front national poursuit sa percée auprès des gens. Et cela paye. D’après un sondage de l’institut Ifop pour la société Fiducial, un patron de TPE sur deux estimerait aujourd’hui que le FN est le parti le plus proche des préoccupations des français. Le parti de Marine Le Pen arrive clairement en tête avec 49 % de réponses positives contre 32 % pour l’UMP et 17 % pour le PS.
Les patrons de très petites entreprises estiment par ailleurs à 24 % que le FN dispose de dirigeants de qualités, battant ainsi le PS d’un point, mais devancé toutefois par l’UMP qui recueille sur ce point 35 % de réponses positives.
Côté économique, en revanche, ce n’est pas encore gagné pour Marine Le Pen qui peine encore à convaincre. D’après l’étude en question, les patrons de TPE estiment que le FN n’est pas en mesure de redresser le pays (15 % de réponses positives), ce qui place le parti frontière en bon dernier, derrière le PS (19 %), l’UDI (33 %) et l’UMP (41 %).