Le Secours catholique a publié jeudi 6 novembre son rapport annuel sur la pauvreté, comme chaque année. Et les chiffres, qui portent sur l'année 2013, ne mentent pas. L’an dernier, l’association en pointe dans la lutte contre la précarité, a accueilli dans ses locaux 1,5 million de personnes en situation de grande pauvreté.
A ce sujet, le Secours catholique estime que la France compte environ 8,5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Un chiffre qui devrait augmenter dans les années à venir, puisque, si l’on se rapporte aux dernières données de l’Insee, le nombre de pauvres qui disposent, pour vivre, de moins de 40 % du niveau de vie médian, devrait passer de 1,4 à 2,3 millions.
Cette année, le Secours catholique tire la sonnette d’alarme au sujet des différents profils de pauvres. Les couples, les seniors et les étrangers sont de plus en plus nombreux à passer les portes des permanences de l’association. Les couples ont ainsi augmenté de 6 % entre 2012 et 2013. Quant aux plus de 60 ans, ils représentent désormais 8,5 % des personnes accueillies, contre 5 % en 2000. A noter enfin que 40 % des bénéficiaires de l’association sont des étrangers.
En terme de ressources, le Secours catholique estime que 16 % des ménages accueillis n’ont absolument rien pour vivre. Pour les autres, le niveau de vie moyen s’élève à 515 euros par mois, soit 17 euros par jour.
La crise n’a pas épargné les enfants. D’après un rapport de l’Unicef publié mardi 28 octobre dernier, la crise économique aurait fait décollé le taux de pauvreté chez les enfants en France, qui a augmenté de 3 % entre 2008 et 2012, soit une hausse de 440 000 pauvres chez les enfants de l’Hexagone.
Plus largement, l’Unicef s’est penché sur les taux de pauvreté des enfants dans 41 des pays les plus riches au monde, en 2008 et en 2012. Paradoxalement, même si on parle d’Etats aisés, plus de la moitié des pays passés au crible ont vu leurs enfants devenir encore plus pauvres, en l’espace de quatre ans.
La preuve que les pouvoirs publics ont bien du mal à endiguer la pauvreté chez les enfants. C’est d’ailleurs ce que précise le rapport, en prenant pour exemple la France notamment, qui en matière d’évolution de la pauvreté se situe au 30ème rang sur 41. A l’échelle internationale, l’Unicef estime que 76,5 millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté, dans les 41 Etats les plus riches du monde.
Reste à ces pays de prendre exemple sur la Finlande, la Norvège, le Chili, la Pologne, la Slovaquie, qui ont réussi à faire diminuer le taux de pauvreté chez les jeunes, la preuve pour l’Unicef que des solutions existent cependant.
Une mesure de plus pour lutter contre la précarité. Le secrétariat d’Etat en charge de la lutte contre l’exclusion vient d’augmenter lundi 1er septembre le RSA socle, de 2 %, qui s’élèvera à 509,30 euros par mois, pour une personne seule, à partir de maintenant. Une augmentation exceptionnelle certes, mais dans la droite ligne de la précédente hausse du RSA, de 1,3 %, le 1er janvier dernier.
La mesure s’inscrit dans le plan de lutte contre la pauvreté lancé au mois de janvier 2013, par le gouvernement, qui avait à l’époque notamment prévu d’augmenter cette aide sociale de 10 %, d’ici à la fin du quinquennat de François Hollande. A ce sujet, le RSA avait augmenté de 2 % en septembre 2013, avant la précédente hausse de janvier, et maintenant celle-ci.
Cette augmentation du RSA socle, c’est-à-dire l’aide sociale qui touche les personnes sans emploi, devrait affecter le RSA activité, qui sert de complément à un trop petit salaire. Désormais, le RSA socle représentera 509,30 euros pour une personne seule, 763,95 euros pour un couple sans enfant, 1069, euros pour un couple avec deux enfants. En France métropolitaine et outre-mer, pas moins de 2,3 millions de personnes bénéficient chaque année du RSA.