Pour Mario Draghi, la monnaie unique est « irréversible », il est désormais impossible de revenir en arrière. D'autant plus que pour le président de la BCE l'euro a été bénéfique pour l'Union Européenne malgré les critiques qui lui ont été adressées. Certains économistes américains et même européens ont en effet estimé que la monnaie unique risquait fortement de ne pas survivre à la crise économique commencée en 2008.
Pourtant, selon Draghi, ces prévisions ne tenaient pas compte de l'engagement des européens pour l'euro. Il estime que la monnaie unique a apporté, depuis son entrée en vigueur en 1999, près de 600 000 emplois de plus dans l'Union Européenne qu'aux Etats-Unis.
Pour Mario Draghi ce qui est fondamental aujourd'hui est de créer, au sein de l'Union Européenne, une véritable Union Bancaire pour rompre « le cercle vicieux qui existe entre les banques et les dettes souveraines en Europe ». Une Union Bancaire permettrait aussi de créer un marché unique pour les capitaux financiers, chose qui n'est pas une réalité aujourd'hui.
Pour reprendre l'exemple donné par le président de la BCE à ses collègues américains, il estime qu'il y a un véritable problème lorsqu'une entreprise espagnole reçoit, de la part d'une banque de son propre pays, une proposition de crédit à un taux plus élevé que celui proposé par une banque des Pays-Bas. La résolution de ce type de problème est ce que propose la création de cette Union Bancaire.
Mais pour résoudre le problème des dettes primaires des états de l'Union Européenne, outre une collaboration entre les banques du Vieux Continent, il faut aussi un transfert plus fort des pouvoirs fiscaux de chaque pays à l'Europe. Une mesure qui n'est pas une perte de souveraineté, selon Draghi, mais un renforcement du pilier fiscal de l'UE.
La lettre que Paul Giacobbi a adressée à Veolia, qui détient 66 % du capital de la SNCM, avec en copie le Premier ministre Jean-Marc Ayrault fait suite à la décision de Bruxelles de mai 2013. La SNCM avait été condamnée à rembourser 220 millions d'euros d'aides publiques reçues entre 2007 et 2013, à la suite d'une plainte déposée par sa concurrente directe, Corsica Ferries.
Si à l'époque Paul Giacobbi avait estimé la condamnation « prématurée et excessive » puisqu'elle représente plus de deux tiers du chiffre d'affaires de la société, l'élu Corse aurait changé d'avis ce mercredi 25 septembre 2013. Les rumeurs sur cette affaire sont nombreuses et concernent pour la plupart un marché récemment obtenu par la SNCM.
Le mardi 24 septembre 2013, après de très longues négociations, la SNCM a obtenu le service de délégation publique (DSP) qui lui permettrait de survivre, la société ayant enregistré un déficit de 12 millions d'euros sur l'exercice 2012. Il se pourrait que ce soit l'obtention de ce contrat qui a déplu à Paul Giacobbi.
Certains estiment en effet qu'en demandant le remboursement de ces 200 millions d'euros, l'élu espère entraîner un redressement judiciaire ou un dépôt de bilan. Il pourrait aloprs faire jouer l'article 43 de la DSP qui stipule qu'en cas de problèmes économiques de ce type, le contrat est résilié de droit.
Paul Giacobbi, proche de la société Corsica Ferries qui bénéficierait aussi du dépôt de bilan de la SNCM, pourrait agir de la sorte pour aller dans le sens des indépendantistes corses qui aimeraient voir les liaisons métropole-île de Beauté assurées par une compagnie locale.
L'avenir de la SNCM se joue ce vendredi 27 septembre 2013 chez Veolia. Le PDG du groupe, Antoine Frérot, va faire voter par le conseil d'administration une rallonge de 30 millions d'euros pour la société de transports maritimes qui pourrait, ainsi, rembourser ses dettes et survivre.