1 Français sur 13 est pauvre, et les inégalités ne font qu’augmenter




Le 31 Mai 2017, par Anton Kunin

Il y a 5 millions de pauvres en France, soit 1 Français sur 13 : tel est l’un des constats sur lesquels attire notre attention le dernier Observatoire des inégalités.


Le nombre de chômeurs augmente, la pauvreté progresse

Selon l’Observatoire des inégalités, une publication annuelle fondée par Louis Maurin, Serge Monnin et Patrick Savidan, le nombre de pauvres a progressé de 950 000 personnes en France entre 2004 et 2014. Le taux de pauvreté s’établit donc à 8,1 %, soit une progression de 1,2 point en dix ans. L’écart de niveau de vie mensuel entre les 10 % des plus riches et les 10 % des plus pauvres, quant à lui, s’est accru de 274 euros en dix ans et s’établit aujourd’hui à 4 025 euros.

Si le côté matériel de la vie de nombreux Français va si mal, c’est notamment parce que des tensions importantes existent sur le marché du travail. Le taux de chômage des jeunes, la catégorie d’âge la plus touchée, a progressé de 3,3 points entre 2005 et 2015 et s’établit aujourd’hui à 22,1 %. Et tous âges confondus, le nombre de chômeurs de longue durée a été multiplié par deux entre 2006 et 2016. Il s’établit aujourd’hui à 2,4 millions.

La catégorie socio-professionnelle marque fortement l’ensemble de la vie d’une personne

Mais les inégalités se manifestent également dans d’autres aspects de la vie en société, et elles ne sont pas uniquement matérielles. Côté égalité des sexes, par exemple, seuls 16,1 % des maires en France sont des femmes, un pourcentage qui a progressé de 5,2 points entre 2001 et 2014.

Le rapport pointe également le poids de la reproduction sociale, qui reste la bête noire de la société française, ainsi que ses conséquences. Sur une même classe d’âge, 84 % des enfants de cadres supérieurs ont obtenu leur bac, tandis que seuls 57 % des enfants d’ouvriers ont décroché le leur. 43 % des cadres supérieurs ont pu se permettre de partir en vacances, contre seuls 10 % des ouvriers. Et côté accidents de travail, les écarts sont criants : seuls 2,2 % des cadres supérieurs en ont eu un dans leur vie, contre 62,6 % des ouvriers.