130 milliards d'euros dorment dans le bas de laine des Français




Le 28 Décembre 2020, par François Lapierre

2020 a été exceptionnel dans tous les sens du terme, y compris pour l'épargne. Les Français ont massivement mis de côté cette année, à tel point que leur bas de laine devrait dépasser le montant du plan de relance !


Un contexte propice à l'épargne

Entre les confinements, les mesures de restriction des déplacements, la fermeture administrative de nombreuses entreprises et commerçants, les Français qui en ont eu les moyens ont massivement épargné cette année. Selon la Banque de France, et en prenant en compte le montant des dépôts à vue qui dorment sur les comptes courants (ce qui représente environ 50 milliards d'euros), les Français seront assis à la fin de l'année sur une montagne de 130 milliards d'euros. À comparer aux 100 milliards d'euros du plan de relance du gouvernement… Et 2021 sera tout aussi exceptionnel, puisque l'institution prévoit une épargne à hauteur de 70 milliards.

L'appétit des Français pour les produits d'épargne, et notamment pour le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), ne s'est pas assagi au mois de novembre. Alors que le reconfinement frappait une fois encore une bonne partie de l'économie, la collecte nette (c'est à dire les dépôts moins les retraits) sur ces deux placements a atteint 3 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, le solde est largement positif avec 35 milliards dans ces bas de laine qui ne sont pas utilisés pour consommer.

La consommation en berne

Consommer, c'est pourtant ce que le gouvernement aimerait que fassent les Français pour soutenir et relancer l'économie. Mais entre deux confinements et un contexte sanitaire toujours très inquiétant, difficile d'envisager un avenir serein. Cela n'aide pas à ouvrir le portefeuille… Par ailleurs, les conséquences de l'épidémie, adoucies cette année grâce aux milliards d'euros injectés par le gouvernement, risquent d'être bien plus aiguës l'année prochaine, où les observateurs s'attendent à une explosion du chômage.

Les ménages ont donc arbitré en faveur d'une épargne de précaution, malgré le rendement très faible des Livret A et LDDS (0,5% depuis le mois de février). Mais les Français apprécient la liquidité de ces placements, et aussi le fait qu'ils soient exonérés d'impôts et de prélèvements obligatoires. Avec une inflation attendue à 0,5% en 2020, ces deux livrets ne rapporteront rien du tout. Mais ils ont tout de même la préférence des épargnants en raison de leur statut de placements refuge.


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