300.000 passoires thermiques dans le parc immobilier social




Le 6 Décembre 2023, par Aurélien Delacroix

Une nouvelle réglementation vise à réduire la location de logements très peu performants sur le plan énergétique, les fameuses passoires thermiques. D'ici 2025, les habitations avec une étiquette énergétique G seront interdits à la location, suivis par ceux de catégorie F en 2028. Cette mesure impacte significativement le secteur du logement social.


Sonnette d'alarme pour le parc immobilier social

Le parc immobilier social français, composé d'environ cinq millions de logements, est confronté à un important défi en termes de performance énergétique. Selon une récente étude de l'Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols), environ 6% de ces logements, soit 300.000 unités, sont classifiés comme des « passoires thermiques », c'est-à-dire ayant une étiquette énergétique F ou G. Parmi eux, 1% correspond à la catégorie G, la moins performante, et 5% à la catégorie F.

Ces chiffres révèlent une répartition inégale des performances énergétiques au sein du parc social. Plus des deux tiers des logements se situent dans les catégories C (33%) et D (38%), tandis que les catégories A et B, les plus efficaces, sont sous-représentées avec seulement 1% et 5% respectivement. Ces dernières correspondent majoritairement à des constructions postérieures à 2010.

La disparité géographique des passoires thermiques

Face à cette situation, la loi Climat et résilience de 2021 établit un calendrier précis pour l'amélioration de la performance énergétique des logements. Cette loi interdira la mise ou remise en location des logements les plus énergivores, en commençant par ceux de catégorie G dès 2025, puis ceux de catégorie F en 2028, et enfin ceux de catégorie E en 2034. Ce calendrier souligne l'urgence de la rénovation énergétique, un levier essentiel pour atteindre les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et réaliser des économies d'énergie.

L'étude de l'Ancols met en lumière une disparité notable selon le type et la localisation des logements. Les petits logements sociaux, notamment les T1, sont proportionnellement plus nombreux à être classés F ou G. De même, les logements individuels, bien que moins fréquents dans le parc social, sont davantage touchés par cette problématique. Géographiquement, les passoires thermiques sont plus rares dans les régions du sud et de l'ouest de la France, une tendance attribuée en partie à la plus grande modernité des logements sociaux dans ces territoires. Toutefois, l'Ancols souligne que cette explication ne suffit pas à elle seule pour comprendre l'ensemble des disparités observées.


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