32 % des entreprises victimes de paiements tardifs




Le 25 Janvier 2017, par Anton Kunin

Un tiers des entreprises souffrent de non respect par leurs fournisseurs des délais de paiement, révèle une étude de la Banque de France.


Les délais de paiement se raccourcissent

Les retards de paiement sont un lourd fardeau pour les entreprises françaises : ils engendrent un déficit de liquidité estimé à 16 milliards d’euros pour les petites et moyennes entreprises (PME) et de 6 milliards pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI), selon la Banque de France. Quant aux délais moyens, ils s’élèvent à 44 jours lorsqu’il s’agit d’encaisser un règlement d’un client et à 50 jours lorsqu’il s’agit de payer un fournisseur. Ces délais restent stables sur un an, n’empêche qu’ils n’ont cessé de se raccourcir depuis 2000 : ils s’élevaient à 55 et 67 jours respectivement. Entre 2000 et 2010, les délais fournisseurs ont baissé de 12 jours et les délais clients de 9 jours.

Des secteurs mieux placés que d’autres

Mais 44 jours est un délai d’encaissement moyen, et toutes les entreprises n’en bénéficient pas. Les délais de paiement sont particulièrement longs dans le secteur de la construction, où ils s’élèvent à 64 jours. En un an, ils ont même augmenté d’un jour. Dans le secteur du soutien aux entreprises, les délais d’encaissement représentent 76 jours, conséquence sans doute d’un rapport de forces inégal lorsque des petites entreprises conseillent et accomplissent des missions pour le compte de grands groupes.

Dans l’information-communication, enfin, la moyenne s’élève à 78 jours.

Des variations régionales existent aussi. En Ile-de-France, par exemple, 40 % des entreprises surpassent la moyenne nationale des délais de paiement. Ailleurs en France, seuls 30 % des établissements les surpassent.

L’affacturage moyennement sollicité

Dans cette situation, on pourrait s’attendre à un recours important des entreprises à l’affacturage, ce service financier permettant de recevoir immédiatement des liquidités en cédant à l’établissement d’affacturage le droit de recouvrer les sommes dues par les clients. Or, depuis la chute de cette activité observée en 2008, l’affacturage peine à se relever, ne progressant que de 11,7 % par an en moyenne. Cette croissance est portée en grande partie par les grandes entreprises. Dans le même temps, l’encours des crédits classiques croît à des rythmes bien plus importants.