APL : la CLCV demande une augmentation du forfait charges




Le 9 Avril 2024, par Paolo Garoscio

Le forfait charges des Aides Personnalisées au Logement (APL) est devenu un point de tension entre le gouvernement et les associations de consommateurs, en particulier la CLCV. Ce mécanisme, qui a pour but d’aider les locataires à payer les dépenses liées au logement, fait l'objet de critiques sévères quant à son adéquation avec les réalités économiques qui ont changé radicalement depuis la Covid-19.


Le forfait charges des APL ne suffit plus

Le forfait charges des APL, conçu pour aider les locataires à payer une partie de leurs charges locatives (eau, électricité, chauffage), semble aujourd'hui déconnecté des réalités économiques. Fixé à 58,08 euros mensuels en 2023 pour une personne seule ou un couple sans enfant, ce montant peine à couvrir les charges réelles qui ont explosé, notamment à cause de la crise énergétique. L'association CLCV pointe du doigt cette inadéquation, soulignant que « la facture d'électricité a explosé de 200% depuis 2006, dont 45% lors des deux dernières années »

L'association de consommateurs CLCV a lancé un appel pour une réévaluation du forfait, demandant une augmentation à 100 euros par mois et une indexation sur l'inflation. Une pétition en ligne sur le site Change.org a recueilli des milliers de signatures en faveur de cette cause. La justification est claire : « En 2006, le forfait couvrait en moyenne 42% des charges. En 2023, il en couvre moins de 20% ».

APL : pour une augmentation à 100 euros du forfait charges

L'enjeu est d'autant plus important que le forfait charges n'a été revalorisé que de 21% en 18 ans, une progression dérisoire comparée à l'inflation de 40% sur la même période. Les données fournies par l'Union Sociale de l'Habitat (USH) révèlent une augmentation des impayés dans le secteur social, avec 25% des locataires présentant un impayé en février 2024, contre seulement 3% en 2020.

La situation décrite par la pétition sur Change.org est sombre : « 1 locataire HLM sur 4 est en situation d’impayé, 40% des personnes au SMIC sont contraintes de sauter un repas ». Cette réalité quotidienne montre l'urgence d'agir pour ajuster le forfait charges des APL à la hausse des coûts de vie et éviter que de plus en plus de ménages ne basculent dans la précarité.