Accor est encore loin d'acheter la part de l'État dans Air France-KLM




Le 5 Juin 2018, par Aurélien Delacroix

Alors qu'Air France est toujours en grande difficulté, le groupe hôtelier Accor a fait connaitre son projet de reprise de la part détenue par l'État français au sein du capital de la compagnie aérienne.


Il s'agit, selon les termes du groupe, de créer un « champion européen du voyage ». Un projet industriel ambitieux, qui nécessite l'acquisition par Accor des 14,3% de la part de l'État dans Air France-KLM ; mais au vu des difficultés actuelles de la compagnie aérienne, cette participation ne représente que 450 millions d'euros actuellement. Pas une bouchée de pain certes, mais un investissement stratégique en mesure de poser les fondations de ce champion européen. Néanmoins, la partie est loin d'être gagnée pour Accor.

D'une part, au sein même d'Air France-KLM, le doute est de mise. Les pilotes en particulier estiment certes que l'État représente plus un problème qu'une partie de la solution. Mais le projet d'Accor ne fait pas recette également, beaucoup craignent en effet que l'hôtelier exploite les données des voyageurs de la compagnie aérienne pour leur vendre des chambres, sans avoir d'autres visions pour Air France. L'entreprise n'est cependant pas fermé à l'idée d'un rapprochement, mais plutôt via un accord commercial, pas une acquisition de capital.

D'autre part, le gouvernement n'a pas donné de signe d'intérêt pour une telle opération. Sur LCI, Elisabeth Borne a en effet estimé que la priorité était d'abord de trouver un nouveau PDG à la compagnie aérienne, afin de définir une stratégie d'entreprise. « C'est à l'aune de cette stratégie qu'on pourra apprécier le projet industriel », précise-t-elle, une manière pour la ministre des Transports de repousser toute cession du capital à plus tard. Même si le gouvernement entend vendre quelques unes de ses participations dans des entreprises publiques et semi-publiques. Mais Air France-KLM n'en fait pas partie.