Achat de SFR : Arnaud Montebourg défend ses positions




Le 10 Avril 2014, par Aurélien Delacroix

Le rachat de SFR par Altice/Numericable a été l'occasion pour Arnaud Montebourg de faire entendre sa voix et sa préférence claire et nette pour le projet de Bouygues. Ce qui lui vaut d'avoir été entendu par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.


Le tout frais promu ministre de l'Économie a été entendu par les députés ce mercredi, sur ses prises de position tonitruantes. Le Figaro rapporte les échanges; Montebourg, anciennement en charge uniquement du portefeuille du Redressement productif, ne regrette rien. Son intervention a permis d'orienter les débats vers l'emploi, sinon « il n'aurait été question que de gros sous » assure t-il. De fait, le gouvernement a effectivement reçu d'Altice des garanties sur l'emploi… en espérant qu'ils soient tenus.
 
En revanche, il semble bien que le ministre ait enterré ses velléités de retarder ou carrément d'annuler le rachat de SFR. L'acquisition est actée, même si elle ne plait pas au gouvernement. Montebourg a promis que les opérations et le futur ensemble, futur numéro 2 de la téléphonie en France, seront « surveillés ». Il annonce la mise en place d'un observatoire des sous-traitants dans les télécoms, afin d'éviter qu'Altice réduise l'emploi chez ses fournisseurs, tout en maintenant ceux chez SFR - le ministre dénonce un trompe l'oeil en quelque sorte, et met une fois de plus la pression sur Patrick Drahi.
 
Arnaud Montebourg compte aussi réclamer à Numericable la relocalisation de ses centres d'appel en France. L'autre marotte du ministre de l'Économie, c'est le déploiement de la fibre optique, Numericable ayant là aussi donné des gages aux autorités. Le câblo-opérateur a ainsi annoncé 12 millions de foyers connectés en 2017, et 15 millions en 2020. Montebourg n'oublie pas non plus le déploiement du très haut débit dans les zones non denses.