Air France-KLM a besoin de carburant durable pour décarboner ses avions




Le 6 Décembre 2022, par Aurélien Delacroix

En passant commande de 800.000 tonnes de carburant durable à TotalEnergies, Air France-KLM veut accélérer le développement de cette filière embryonnaire. Ce type de carburant est la clé pour la décarbonation du secteur aérien.


Gigantesque commande de carburant durable

Les besoins en carburant durable pour les compagnies aériennes ne va aller qu'en grandissant, mais la filière de production est encore embryonnaire. C'est pourquoi Air France-KLM a passé commande de 800.000 tonnes de ce type de carburant (SAF pour « sustainable aviation fuel ») auprès de TotalEnergies. Une commande sur dix ans, avec les premières livraisons dès l'année prochaine, qui s'ajoute au 1,6 million de tonnes déjà réservées par la compagnie aérienne.

Ce SAF servira « principalement pour les vols au départ de la France (conformément à la législation française) et des Pays-Bas », explique Air France-KLM, sachant que la législation française impose 1% de carburant durable actuellement (63% en 2050). Les moteurs des avions sont d'ores et déjà certifiés pour fonctionner avec un mélange contenant 50% de SAF.

La clé pour la décarbonation du secteur aérien

TotalEnergies produit deux types de biocarburant : du « e-jet » de synthèse pour l'aviation et du carburant à base de déchets et de résidus tirés de l'économie circulaire. « En moyenne, [ces biocarburants offrent] une réduction d'au moins 80% des émissions de CO2 sur l'ensemble du cycle de vie, en comparaison à leur équivalent fossile ». D'ici 2030, le groupe pétrolier a l'intention d'en produire 1,5 million de tonnes. 

Air France-KLM s'est engagé à réduire de 30% ses émissions de CO2 par passager-kilomètre en 2030 par rapport à 2019. À plus long terme, c'est-à-dire en 2050, l'ensemble du secteur aérien s'est engagé sur le principe du « zéro émission nette » de CO2, ce qui nécessitera une production accrue des SAF. L'IATA, l'organisation du secteur, veut ainsi faire produire 30 milliards de litres en 2030, alors qu'il s'en est fabriqué 125 millions seulement l'an dernier.