Air France-KLM n'exploitera plus d'A380




Le 21 Mai 2020, par Aurélien Delacroix

C'est la fin de la route pour l'A380 chez Air France-KLM. La compagnie aérienne a accéléré l'arrêt de l'exploitation du géant des airs d'Airbus, qui devait intervenir dans deux ans et demi.


Air France-KLM avance la fin d'exploitation de l'A380

Le couperet est tombé ce mercredi 20 mai. Dans un communiqué, Air France-KLM a annoncé l'arrêt définitif de l'exploitation de l'A380 alors qu'il ne devait intervenir qu'à la fin de l'année 2022. Le transporteur franco-néerlandais n'effectuera plus aucun vol commercial avec l'avion (la flotte de neuf A380 est déjà clouée au sol). Cette décision s'inscrit dans la volonté d'Air France de simplifier sa flotte afin d'en améliorer la compétitivité : la compagnie veut des avions « plus modernes, plus performants et dont l’empreinte environnementale est considérablement réduite ». Les A380 seront remplacés par des appareils de nouvelle génération comme l'A350 et le 787 de Boeing, dont les livraisons sont en cours, précise l'entreprise.

Cet arrêt définitif de l'exploitation de ces géants des airs n'est pas vraiment une surprise. En juillet dernier, Air France-KLM expliquait qu'avec ses quatre réacteurs, l'A380 consommait de « 20 % à 25 % de carburant en plus par siège que les appareils long-courriers de nouvelle génération et émet plus de CO2 ». Airbus avait cessé la production de l'avion en février 2019. Malgré ses atouts, et notamment une immense cabine, l'A380 n'a pas connu le succès commercial depuis son lancement en 2007. Lufthansa a annoncé de son côté son intention d'avancer le retrait de ses six A380.

Crise sanitaire et économique

À l'image de toutes les compagnies aériennes, Air France-KLM est en grande difficulté : le transporteur assure de 3 à 5% de son activité habituelle depuis la fin du mois de mars. Les vols reprendront progressivement d'ici fin juin, « sous réserve de la levée des restrictions de voyage ». Le groupe a connu un coup d'arrêt en raison de la fermeture des frontières et des restrictions de déplacement.

Pour tenir durant la période de crise sanitaire, Air France a obtenu une aide de 7 milliards d'euros, dont 4 milliards de prêts garantis à 90% par l'État français et 3 milliards de prêts directs des pouvoirs publics. Les Pays-Bas vont injecter de 2 à 4 milliards d'euros. En contrepartie, l'entreprise s'est engagée à améliorer sa rentabilité et à réduire ses émissions de CO2 de 50% d'ici 2024. Elle devra aussi limiter ses vols intérieurs quand une alternative ferroviaire existe quand le trajet dure moins de deux heures et demie.