Air France-KLM : vers un soutien massif de la France et des Pays-Bas




Le 9 Avril 2020, par La rédaction

Air France-KLM fait partie des entreprises les plus touchées par la crise sanitaire. L'activité de la compagnie étant réduite à la portion congrue, elle demande l'aide de l'État.


Six milliards d'euros de trésorerie

La France contrôle 14,3% du capital d'Air France-KLM, tandis que les Pays-Bas en possède 14%. En tant qu'actionnaires, les deux États ont une responsabilité, qu'ils vont devoir exercer s'ils veulent maintenir la compagnie aérienne hors de l'eau. « Ce n’est pas un coup de pouce dont va avoir besoin Air France, c’est un soutien massif de la part de l’État », a expliqué Bruno Le Maire devant les caméras de France 2. L'entreprise va d'ailleurs bénéficier d'un « soutien massif » : « Nous voulons à tout prix préserver cette compagnie aérienne qui est un fleuron industriel français ». Reste à savoir de quelle manière il est possible d'aider Air France.

Le groupe dispose d'une trésorerie de 6 milliards d'euros, de l'argent qui fond à vue d'œil au fur et à mesure que les jours de confinement passent. Quand les avions d'Air France sont cloués au sol, l'entreprise perd de l'argent. Une immobilisation qui pourrait être fatale, alors que l'activité de la société s'est réduite à 5% seulement. Les taux de remplissage des rares vols (du rapatriement, principalement) sont en dessous des 80%, soit sous le seuil de rentabilité.

Un prêt de 4 milliards d'euros garanti par la France

La trésorerie du transporteur est de 69 jours seulement. C'est pourquoi il importe de prendre des mesures de soutien très rapidement. Pour se renflouer, Air France-KLM aurait besoin d'un montant équivalent à sa trésorerie : Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’État chargé des Transports, a confirmé que ce montant, en discussion, n'était pas « irréaliste ». La France pourrait donc garantir un prêt bancaire de 4 milliards d'euros, les Pays-Bas de deux milliards. 

Néanmoins, pas question pour le gouvernement français d'agir seul. Le ministre de l'Économie a ainsi indiqué que Paris agirait en concertation avec son partenaire néerlandais. Une nationalisation ne pourrait se réaliser « sans une concertation étroite » avec les Pays-Bas. Pour alléger la tâche des deux actionnaires, Air France pourrait suivre l'exemple de Lufthansa, qui a réduit sa flotte de 42 avions.


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