Airbus : décisions difficiles à prévoir pour l'emploi




Le 22 Juin 2020, par François Lapierre

La direction d'Airbus a prévenu ses employés que des décisions « difficiles » seront prises avant la fin du mois de juillet. Le constructeur d'avions continue de subir le contrecoup de la crise dans le secteur aérien.


Réduction du « format » de l'entreprise

Guillaume Faury, le président exécutif de l'avionneur européen, a prévenu les 140.000 salariés du groupe dans un courrier que s'est procuré La Tribune. Il explique que des décisions « amères et difficiles » pour l'emploi seront prises avant la fin du mois de juillet. La crise sanitaire force Airbus à s'adapter, ce qui signifie « une réduction significative du format de notre entreprise ». Il ajoute qu'après plusieurs décennies de croissance ininterrompues, il s'agit là d'une « véritable épreuve ». Mais les futures décisions sont « malheureusement nécessaires pour protéger l'avenir de notre entreprise », estime-t-il.

Autrement dit, il y a aura des suppressions d'emplois au sein du numéro un mondial de la construction d'avions. Lors d'une réunion avec des cadres de l'entreprise, Guillaume Faury avait expliqué que la direction était déterminée à « préserver autant que possible le savoir-faire » du groupe. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le plan de restructuration n'a pas encore été dévoilé : il faut du temps pour déterminer les activités qui souffriront le plus des mesures de réduction du périmètre de la société.

Une crise longue

Airbus a néanmoins mis en œuvre une réduction de 40% de sa production pour cette année et 2021. Et retrouver le niveau d'avant la crise du coronavirus s'annonce long : pour le président d'Airbus, « la crise du secteur de l'aviation sera longue et d'une ampleur telle qu'elle nécessite que nous prenions des mesures plus importantes ». Guillaume Faury ne voit pas de redressement du secteur aérien avant 2023 au mieux, mais il vise 2025. Cinq années durant lesquelles il faudra donc réaliser des économies et tenir bon.

C'est l'ensemble de la filière aéronautique qui est en difficulté. Le groupe canadien Bombardier, dont Airbus a acquis le programme C-Series, va supprimer 2.500 emplois. Chez les motoristes General Electric et Rolls Royce, ce sont respectivement 12.600 et 9.000 postes qui vont être détruits. Et Boeing a annoncé une réduction de 10% de ses effectifs (16.000 emplois). Le rival américain doit en plus composer avec la catastrophe industrielle du 737 MAX, toujours cloué au sol.


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