Airbus ne veut pas d'un Brexit "dur"




Le 24 Juin 2018, par Aurélien Delacroix

Airbus, comme bon nombre d'entreprises européennes installées au Royaume-Uni, ne veut pas entendre parler d'un Brexit "dur". Le groupe aéronautique menace d'un arrêt de ses investissements.


L'avionneur européen n'a pas voilé ses menaces si Londres ne parvenait pas à obtenir un accord commercial avec Bruxelles après le 29 mars 2019 — ensuite, ce sera le saut dans le vide pour le pays qui aura officiellement divorcé d'avec l'Union européenne. "Un scénario sans accord menace directement l'avenir d'Airbus au Royaume-Uni", a prévenu Tom Williams, le directeur général adjoint de l'entreprise. Le gouvernement de Theresa May est au pied du mur, cette déclaration intervenant à quelques jours d'un sommet européen durant lequel les chefs d'État et de gouvernement constateront l'avancée des négociations avec le Royaume-Uni.

Ces discussions piétinent en raison de l'absence d'une ligne claire du côté de Londres. Theresa May bataille avec son propre gouvernement pour trouver un point d'équilibre. À Bruxelles, on conseille de se préparer à l'absence d'accord... Si cela devait être le cas, alors il faut s'attendre à une sortie dans transition de Londres de l'union douanière et du marché unique. Une perspective qui n'enchante guère les entreprises, dont Airbus qui est un gros employeur au pays.

L'avionneur européen emploie en effet 15 000 personnes répartis dans 25 sites, et il fait travailler indirectement 100 000 personnes via un réseau de 4 000 fournisseurs. Airbus pèse 7,8 milliards de livres dans l'activité économique britannique. Londres ne veut certainement pas perdre cet acteur de poids ; les observateurs s'accordent cependant à dire que si Airbus ne devrait pas se retirer du Royaume-Uni, mais réduire la voilure de son activité : la production des ailes du successeur de l'A320 pourrait ainsi être transférée en Allemagne ou en Espagne.


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