Allocations familiales : Hollande candidat avait pourtant promis....




Le 17 Octobre 2014, par

"Les promesses n'engagent que ceux à qui elles sont faites" comme dirait Charles Pasqua. Le moins que l'on puisse dire, c'est que François Hollande en fait la démonstration quasiment tous les jours.


Pendant la campagne présidentielle, François Hollande avait répondu à un questionnaire écrit envoyé par l'UNAF (union des associations familiales). Ce questionnaire comportait plusieurs questions précises, dont celle-ci : "​Garantissez vous que les allocations familiales resteront universelles et ne seront pas soumises à des conditions de ressources" ? 


Dans sa réponse écrite, celui qui allait devenir président de la République quelques mois plus tard affirmait "​Je reste très attaché à l'universalité des allocations familiales qui sont aussi un moyen d'élargir la reconnaissance nationale à toute la diversité des formes familiales. Elles ne seront donc pas soumises à conditions de ressources". 

Et pourtant, selon la totalité des médias ce matin, c'est l'Elysée qui a décidé en dernier ressort jeudi 16 octobre de moduler les allocations familiales en fonction des revenus. Désormais, un couple avec deux enfants gagnant 6000 euros par mois ne touchera plus 129,35 euros d'allocations, mais la moitié, ou le quart à partir de 8000 euros. Plus embêtant : le plafond de 6000 euros est certes repoussé de 500 euros par enfant présent au sein du foyer. Cependant, cela donne un plafond de 7000 euros de revenus avec quatre enfants. A ce niveau, les allocations familiales, qui sont de 460,77 euros, seraient également divisées par deux (230,38 euros), ce qui change la donne pour une famille nombreuse. Avec 7000 euros de revenus, surtout à Paris ou en région parisienne, une fois le loyer ou le remboursement d'un crédit immobilier payés, il y a de la marge, mais pas énorme non plus, surtout si un aîné doit faire des études coûteuses...

Ce nouveau reniement de François Hollande provoque depuis jeudi soir de nombreux remous, allant de la gauche de la gauche jusqu'à l'extrême droite en passant par les syndicats et par l'Eglise. Le projet de loi de finances, dans lequel cette mesure est intégrée, devrait être définitivement voté la semaine prochaine.


Jean-Baptiste Giraud est journaliste économique, passé par Radio France, BFM, LCI, TF1 et… En savoir plus sur cet auteur