Amazon France n'est pas « l'adversaire de l'État » selon son directeur général




Le 6 Novembre 2020, par Aurélien Delacroix

Amazon est devenu la cible privilégiée du gouvernement qui, depuis le début du confinement, pousse les Français à acheter ailleurs qu'auprès du géant du commerce en ligne. L'entreprise a réagi.


Une entreprise « qui se gave »

De nombreux responsable politiques ont appelé les Français à reporter leurs achats, ou à les réaliser auprès des petits commerces selon la formule du click & collect. Tout, plutôt que d'en passer par Amazon présenté comme une entreprise qui « se gave », d'après le mot de Roselyne Bachelot, ou encore comme un « adversaire de l'État », selon Bruno Le Maire. Dans un entretien au Parisien, Frédéric Duval le directeur général d'Amazon France, s'insurge : « Nous ne sommes en aucune façon l’adversaire de l’État », tout en rappelant l'implantation d'Amazon en France.

Le dirigeant explique que l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 5,7 milliards d'euros l'an dernier, contre 4,5 milliards en 2018 : « cela s'est traduit par le versement de 420 millions d'euros de contribution totale en incluant l'impôt sur les sociétés, les impôts locaux, les contributions diverses, la TVA et les cotisations patronales et salariales ». En France, Amazon est également un employeur important : 9.300 personnes y travaillent en CDI, « D'après des études indépendantes, environ 130.000 emplois découlent de notre activité », décrit-il.

Amazon ne veut pas se substituer au commerce physique

Dans ces conditions, parler d'adversaire n'a effectivement pas beaucoup de sens. En ce qui concerne le poids d'Amazon, il ne serait pas aussi élevé que le gouvernement veut le présenter : en France, le mastodonte du e-commerce ne représenterait que 1 % du commerce de détail. Frédéric Duval le martèle : « Amazon n'a pas vocation à se substituer au commerce physique ». Il comprend que la situation soit difficile, « mais nous n'en sommes pas responsables. Je suis l'ami et le support de toutes les entreprises françaises pour leur permettre de développer leurs ventes ».

Amazon va aussi lancer un programme afin d'aider à la numérisation du commerce de détail afin qu'ils puissent rejoindre la boutique dédiée aux vendeurs français sur la plateforme en ligne. Un abonnement mensuel à 39 euros pendant trois mois et un crédit de 200 euros pour « faire leur promotion en ligne » vont leur être proposés. Un dispositif de formation sur le numérique et la vente sur internet, de 15 heures, va être également proposé. Amazon veut attirer 50.000 commerçants.


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